Guide suprême d'une génération en quête d'un premier sacre mondial depuis 2002, Neymar a l'occasion d'entrer dans la légende du football brésilien lors de la Coupe du monde au Qatar. Son pays sera l'un des favoris.
A 30 ans, le meneur du Paris Saint-Germain embrassera le rôle incontesté de leader de la Seleçao, quintuple vainqueure du Mondial (1958, 1962, 1970, 1994 et 2002) et gonflée de certitudes dans la foulée de qualifications sud-américaines outrageusement dominées en terminant invaincue.
Mais ce n'est pas le seul désir de Neymar: au Proche-Orient, la superstar du PSG lorgne également le record de buts du «Roi» Pelé en sélection (77 buts, contre 74 pour Neymar). Une marque qui pourrait être atteinte dès la phase de poules, dans laquelle le Brésil sera l'épouvantail, au côté du Cameroun, de la Suisse et de la Serbie, son premier adversaire le 24 novembre.
Brillant en sélection lors des dernières rencontres, «Ney» réalise également une première partie de saison de très bonne facture avec le PSG, avec lequel il a inscrit douze buts, dont onze dans le championnat français, et a donné neuf passes décisives. Les rumeurs de départ à l'été n'ont pas entamé la motivation du génie brésilien, affûté comme rarement.
«Il vole»
Pour le sélectionneur Tite, ses excellentes performances doivent être attribuées au travail réalisé avec son préparateur physique Ricardo Rosa, lui épargnant des blessures auxquelles il a souvent été confronté depuis son arrivée à Paris en 2017.
«Le rendement technique des athlètes et professionnels extraordinaires est lié à leur rapidité de réflexion et d'exécution. La vitesse et l'exécution doivent être synchronisées, et dans son cas, elles le sont. Actuellement, il vole», s'était réjoui le sélectionneur brésilien Tite en septembre.
«Avec Neymar en bonne forme, nous avons de très bonnes chances de gagner la Coupe du monde, car c'est un joueur qui fait la différence sur le terrain», a déclaré Cafu, double champion du monde en 1994 et 2002.
En témoignent ses huit buts lors des éliminatoires sud-américains, le meilleur total derrière le Bolivien Marcelo Martins Moreno (10), lors des dix matches qu'il a disputés.
«Je le vois comme quelqu'un de talentueux, d'artistique, avec une imagination spectaculaire. J'espère qu'il sera inspiré pour que le Brésil ait plus de chances d'atteindre la finale», a affirmé l'ancien attaquant brésilien Careca, qui a participé aux Coupes du monde en 1986 et 1990.
Tourments extrasportifs
Aussi «talentueux» et «artistique» sur le terrain que controversé en dehors, Neymar a traversé de nombreuses tempêtes médiatiques depuis le début de sa carrière, liées à des allégations de violences sexuelles mais également à des procédures judiciaires.
La dernière en date concerne son transfert à Barcelone en 2013 et les soupçons d'irrégularités l'entourant. Le procès s'est finalement achevé après la volte-face du parquet qui a décidé de retirer ses accusations.
En octobre, Neymar avait également allumé une autre mèche en déclarant son soutien, pour les élections brésiliennes, à l'ex-président d'extrême droite Jair Bolsonaro, battu par Lula.
«Ce serait merveilleux: Bolsonaro réélu, le Brésil champion et tout le monde heureux», avait-il déclaré en rejoignant un meeting de campagne en ligne depuis Paris, où il avait promis de dédier le premier but au Qatar à Bolsonaro, en cas de réélection.
Dans un pays extrêmement polarisé, marqué par les quatre années du mandat de Bolsonaro et les ramifications du Covid-19 avec près de 700'000 décès, ce soutien avait été décrié par de nombreux observateurs.
Rachat
Toujours est-il que Neymar peut se racheter auprès du peuple brésilien, et signer son grand fait d'armes, dans un palmarès international seulement alimenté par une défunte Coupe des confédérations en 2013 et l'or olympique en 2016, à domicile.
Ce serait également une manière de refermer la plaie béante ouverte après l'humiliation subie en demi-finale du Mondial 2014, à domicile, contre l'Allemagne (défaite 7-1), et entretenue par l'élimination en quart de finale en 2018 contre la Belgique (2-1).
Alors se matérialiserait «son grand rêve», confié début octobre sur le site du PSG: gagner la Coupe du monde.