«C’est une débâcle, c'est un désastre» Les fans allemands désabusés

ATS

2.12.2022 - 10:16

Ce bar de Berlin Est s'est rapidement vidé, et Eric Warncke se dit «déçu» par l'élimination de l'Allemagne dès le premier tour de la Coupe du monde, énorme sensation du tournoi au Qatar. Mais il s'y attendait.

LE WRAP - Mondial : un scénario fou dans le groupe E !

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Chaque jour, nos journalistes vous font (re)vivre le meilleur de la Coupe du monde au Qatar dans notre capsule LE WRAP - Mondial. Jeudi, le Japon s’est offert le scalp de l’Espagne (2-1) dans le groupe E, éliminant du coup l’Allemagne.

01.12.2022

2.12.2022 - 10:16

«Personne n'imaginait le Japon battre l'Espagne, mais en fin de compte on méritait de se faire sortir», estime cet homme de 27 ans. La Mannschaft s'était inclinée 2-1 dans son entrée en lice contre l'équipe asiatique, avant d'arracher le nul 1-1 face à l'Espagne, et sa victoire 4-2 contre le Costa Rica jeudi soir n'aura pas été suffisante pour lui permettre d'aller en 8e de finale.

Pour Eric Warncke, il y a «trop peu de fortes personnalités, trop peu de leaders» dans la sélection de Hansi Flick, par rapport à celles du passé. «Individuellement, ce sont de bons joueurs, mais ce n'est pas une équipe», se désole-t-il, nostalgique d'éléments de caractère comme le milieu Bastian Schweinsteiger ou l'attaquant Lukas Podolski, qui avaient fait partie de l'aventure du titre conquis au Brésil en 2014. Comme lui, son ami Rico Wagner le résume ainsi: «Déçu, mais il faut dire qu'on le mérite.»

Après un match à montagnes russes, lors duquel la Mannschaft a mené, puis s'est fait renverser, pour finir par prendre l'avantage mais en vain, du fait du résultat de Japon-Espagne, les fans ont laissé libre cours à leur frustration. Même avant que le commentateur de la télévision ne confirme la victoire du Japon, entraînant par ricochet l'élimination de l'Allemagne, en lançant «c'est une débâcle, c'est un désastre», certains supporters ont agrippé leur manteau et ont quitté les lieux. Le coup de sifflet final a été accompagné de cris de colère.

Enthousiasme «vraiment bas»

L'Allemagne aurait dû «aller en quarts de finale, c'est clair», estime Levent Lanzke, 41 ans. «Sur le papier, c'était possible, mais le Japon s'est pointé. Le Costa Rica aussi. Mais bon, je n'en veux pas au Japon.»

«L'enthousiasme était déjà vraiment bas», avance de son côté Sebastian Fichte, 48 ans, en faisant référence aux polémiques concernant le pays hôte, le Qatar, et à la décision de déplacer la compétition de quelques mois, à la fin de l'automne au lieu de l'été. Les questions relatives aux droits de l'homme au Qatar ont jalonné la préparation du tournoi et suscité des appels au boycott des matches de la part de certains clubs de supporters allemands.

Et lorsque la FIFA a menacé les équipes de sanctions disciplinaires si elles portaient un brassard arc-en-ciel en soutien à la diversité et à l'inclusion, les joueurs allemands ont posé pour une photo la main sur la bouche. Le message était clair: ils étaient bâillonnés.

Les audiences télévisées des matches de l'équipe nationale ont été bien en dessous des chiffres habituels, signe de la désaffection ambiante. Mais Sebastian Fichte ne compte pas boycotter le reste de la Coupe du monde malgré l'élimination de l'Allemagne. De même, Michael Schreiber, 43 ans: «Je vais regarder un ou deux matches. C'est sûr. Ce que j'aime, c'est surtout les bons matches.»

ATS