Frank de Boer n'en démord pas: le sélectionneur néerlandais a fait taire les critiques liées au système de jeu des Pays-Bas avec une victoire inaugurale à l'Euro dimanche devant l'Ukraine (3-2).
Il entend clore ce débat tactique en confirmant à Amsterdam jeudi contre l'Autriche (21h00). «Têtu» mais «convaincu», a-t-il déclaré à la télévision NOS. De Boer a fait le dos rond ces deux dernières semaines face à une fronde qui ne l'a pas épargné. En cause: un système basé sur une défense à cinq, loin des standards habituels du 4-3-3, vénéré aux Pays-Bas depuis l'époque du «football total» et de Johan Cruyff.
«Jouer en 5-3-2 ? Johan Cruyff doit se retourner dans sa tombe», avait été jusqu'à dire Ronald de Boer, le frère jumeau de Frank. Voilà qui promet pour les prochains repas de famille... Chroniqueur et ancien international, Kees Kist avait quant à lui qualifié le schéma de De Boer de «viol du football néerlandais».
Sport national
Dans un pays où la polémique tactique est un sport national, les critiques visant le sélectionneur n'ont cessé de croître à l'approche de l'Euro. Surtout après les deux derniers matches de préparation, face à l'Ecosse (2-2) et la Géorgie (3-0) lors desquels Memphis Depay (trois buts, deux passes décisives) avait fait oublier les carences de son équipe. Frank de Boer avait alors expliqué ne pas disposer dans son effectif «d'ailiers permettant de mettre en place un 4-3-3».
L'ancien entraîneur de l'Ajax, de l'Inter Milan, de Crystal Palace et d'Atlanta United en MLS, n'avait reçu pour soutien de marque que celui de Louis van Gaal. Pour rappel, ce dernier avait conduit les Pays-Bas en demi-finale du Mondial 2014 en misant sur les contre-attaques et une défense à cinq.
Habitudes à prendre
Face à l'Autriche, De Boer reconduira ce schéma, finalement victorieux contre l'Ukraine malgré une frayeur en seconde période, lorsque les Pays-Bas, qui menaient 2-0, ont vu leur adversaire égaliser à 2-2, avant de reprendre l'avantage en fin de rencontre. Le défenseur central Stefan de Vrij concède toutefois que les joueurs doivent «encore s'habituer à ce système».
«Nous travaillons cela à l'entraînement. Nous devons encore davantage communiquer. Les deux buts que nous avons concédés face aux Ukrainiens sont là pour nous rappeler que nous devons encore améliorer pas mal de choses», a-t-il déclaré dans les colonnes du Algemeen Dagblad.
Le match face à une Autriche galvanisée par son succès face à la Macédoine du Nord (3-1), son premier lors d'un Euro, viendra peut-être valider les choix de De Boer. Il optera à nouveau pour un duo d'attaque formé par Memphis Depay et Wout Weghorst.
Un succès qualifierait déjà les «Oranje» pour les huitièmes de finale. Une réflexion qui vaut aussi pour David Alaba et ses équipiers. «Vous avez pu le voir (lors de notre premier match): nous avons faim», a prévenu le capitaine autrichien.
L'autre rencontre du groupe C mettra aux prises à Bucarest dès 15h00 l'Ukraine et la Macédoine du Nord, toutes deux battues lors du premier match. Il s'agira d'éviter une nouvelle défaite qui pourrait être fatale.