Mondial 2018Petko: "Nous sommes aussi affamés que nos supporters"
2.7.2018
"Nous serons aussi affamés que nos supporters qui ont fait le déplacement." Vladimir Petkovic a le sens de la formule. Ce huitième de finale de la Coupe du monde contre la Suède mardi à Saint-Pétersbourg ne doit pas être une finalité en soi.
"Parvenir à un tel stade de la compétition est un résultat magnifique, insiste le sélectionneur de l'équipe de Suisse. Ceux qui me connaissent savent toutefois que je ne suis pas l'homme des grandes formules. Je ne veux pas évoquer l'histoire pour ce match de mardi. Il s'agira à mes yeux plus simplement d'une rencontre que l'on doit gagner pour poursuivre l'aventure."
Une aventure dont il sait très bien qu'elle peut devenir extraordinaire. La Suisse n'a-t-elle pas le bonheur de figurer dans un bas de tableau qui lui assure de ne pas croiser l'un des favoris du tournoi avant la finale ? "Je n'admets pas que l'on évoque un déséquilibre des forces à la lecture de ce tableau, s'emporte-t-il. Avez-vous vu nos matches ? Avez-vous suivi le parcours de la Suède qui a éliminé l'Italie en barrage avant de devancer l'Allemagne au premier tour ? Mais cela ne me gêne pas que l'on puisse parler ainsi de l'équipe de Suisse. Vous verrez bien qu'elle pourra surprendre."
Djourou confirmé
Cette rencontre, Vladimir Petkovic l'abordera avec 21 joueurs d'attaque. Il déplore, on le sait, les absences de Stephan Lichtsteiner et de Fabian Schär, tous deux suspendus. "Les deux joueurs appelés à les remplacer seront à la hauteur", promet le sélectionneur qui a confirmé indirectement la titularisation de Johan Djourou en défense centrale à la place de Schär.
Si la présence de Michael Lang sur le flanc droit de la défense et de Steven Zuber en ligne médiane sont données pour acquises, l'unique inconnue réside finalement dans le nom de l'avant-centre. Il y a, semble-t-il à nouveau match entre Haris Seferovic et Mario Gavarnovic. Titulaire contre le Brésil et la Serbie, le Lucernois pourrait revenir en grâce face à la Suède si Vladimir Petkovic entend "muscler" son onze de départ. Buteur contre le Costa-Rica, Josip Drmic, pour sa part, devra se contenter de ce rôle de joker qu'il remplit, il convient de le souligner, à merveille.
Vladimir Petkovic veillera à que son équipe n'accuse pas la même fébrilité sur ses entames de match que lors du premier tour. "Tout ne fut pas à jeter lors de nos débuts de rencontre. Mais il convient d'avouer que nous nous sommes mis parfois tout seuls en difficulté. Même si l'adversaire y était pour quelque chose, reconnaît-il. Mardi, nous devrons être parfaitement concentrés tout de suite. Ne plus être dans l'obligation de réagir."
Vladimir Petkovic se dit très "confiant" avant ce huitième de finale. Ce sentiment est partagé par Granit Xhaka. "Nous sommes prêts pour mardi", assure le Bâlois qui n'a pas voulu répondre à une question inévitable relative à sa célébration contre la Serbie - "nous ne répondons qu'aux questions qui concernent ce huitième de finale", a précise le chef de presse de l'ASF - et aux provocations de Mikael Lustig. Le demi suédois affirme qu'il est facile de faire sortir Granit Xhaka de ses gonds, de le pousser à commettre l'irrémédiable pour bénéficier à un moment donné de l'avantage de la supériorité numérique.
"J'ai vécu beaucoup d'expériences au cours de ma carrière. Je ne vais pas m'amuser à jouer à un tel jeu avec Lustig à la veille de ce match, lâche Granit Xhaka. Je veux juste dire que j'espère rester le plus longtemps possible sur le terrain."
Granit Xhaka: "je suis prêt à tirer un penalty"
Peut-être jusqu'à une séance des tirs au but qui ne manquera pas de lui rappeler celle de Saint-Etienne il y a deux ans lors du huitième de finale de l'Euro contre la Pologne. Granit Xhaka avait été le seul des dix frappeurs à rater la transformation de son penalty pour permettre à la Pologne de s'imposer.
"Je vous rassure: ce souvenir ne m'empêche pas de dormir, sourit Granit Xhaka. Même si j'espère que nous serons qualifiés après 90 minutes, 120 au pire, je serais prêt à tirer un penalty si la qualification devait à nouveau se jouer sur une séance de tirs au but. Pour cela, il faut bien sûr que l'entraîneur me désigne." A ses côtés, Vladimir Petkovic a esquissé un sourire qui avait valeur d'adoubement. Mais dans leur for intérieur, les deux hommes sont persuadés que leur billet pour les quarts de finale aura été validé bien avant une éventuelle 120e minute de jeu.