L'ancien footballeur qatari et «ambassadeur» du Mondial ayant qualifié l'homosexualité de «dommage mental» a «regretté» que son propos ait été «sorti de son contexte». Il estime que la culture conservatrice du Qatar «ne changera(it) pas pour la compétition».
«Je regrette que ce que j'ai dit ait été sorti de son contexte car notre religion et notre nature ne sont pas d'offenser ou d'insulter, a écrit Khalid Salman mercredi sur Twitter. Tout le monde est le bienvenu au Qatar mais notre religion et notre culture ne changeront pas pour le championnat.»
«Pendant la Coupe du monde, beaucoup de choses vont arriver ici dans le pays. Parlons des gays (...). Le plus important, c'est que tout le monde acceptera qu'ils viennent ici mais ils devront accepter nos règles», avait déclaré l'ancien international qatari, chargé de la promotion du Mondial, lors d'une interview à la chaîne publique allemande ZDF diffusée mardi soir.
L'homosexualité, «c'est haram («illicite», ndlr) car c'est un dommage mental», avait ajouté l'homme âgé de 60 ans, avant d'être interrompu par un attaché de presse.
«De telles déclarations sont horribles», a réagi la ministre allemande de l'Intérieur Nancy Faeser lors d'une conférence de presse à Berlin. Elle a tout de même assuré qu'elle gardait confiance dans les garanties de sécurité pour les spectateurs obtenues de la part du Premier ministre qatari lors d'un récent déplacement à Doha.
A Washington, le porte-parole du département d'Etat Ned Price a fait part de la «grande préoccupation» des Etats-Unis concernant ces propos et assuré que le sujet serait évoqué «directement» avec les Qataris. Sollicités par l'AFP, les organisateurs du Mondial n'ont pas réagi.
Pas de discriminations
Le Qatar, où l'homosexualité est criminalisée, assure que tous les supporters seront accueillis «sans discrimination» lors de la compétition, qui se déroulera du 20 novembre au 18 décembre. L'émirat dit attendre plus d'un million de visiteurs à cette occasion.
La FIFA réaffirme de son côté que les drapeaux arc-en-ciel, symboles de la communauté LGBT+, sont autorisés dans les stades. Les capitaines de plusieurs équipes européennes - dont celles de Suisse, d'Angleterre, de France et d'Allemagne - porteront des brassards aux couleurs arc-en-ciel avec le message «One Love» dans le cadre d'une campagne anti-discrimination.