Biathlon De vrais espoirs de médaille pour la Suisse aux Mondiaux

ATS (Hans Leuenberger)

6.2.2023 - 13:00

Douze chances supplémentaires de décrocher la première médaille de l'histoire des Championnats du monde s'offrent au biathlon helvétique à Oberhof. La Suisse fera partie du cercle élargi des candidats au podium dès la première épreuve mercredi, le relais mixte.

Amy Baserga et Niklas Hartweg sont prêts pour les Mondiaux.
Amy Baserga et Niklas Hartweg sont prêts pour les Mondiaux.
KEYSTONE

6.2.2023 - 13:00

Le biathlon couronne des champions du monde depuis 65 ans et des championnes du monde depuis 39 ans. On cherche en vain la Suisse dans le tableau des médailles. Jusqu'à présent, 23 autres nations se sont partagé l'or, l'argent et le bronze – Ole Einar Björndalen, sacré 20 fois, a remporté pas moins de 45 médailles.

La série négative des Suisses devrait être brisée depuis longtemps. En effet, en plus de la bonne dizaine de podiums en Coupe du monde, Selina Gasparin a remporté la médaille d'argent aux Jeux olympiques de 2014, et l'équipe compte deux champions du monde juniors, Amy Baserga et Niklas Hartweg.

A Oberhof, l'équipe de Suisse espère une médaille, et peu importe qui l'obtiendra. Il serait grand temps. La concurrence s'annonce toutefois rude, et la moindre faute sur le pas de tir peut comme toujours se payer cash. Personne ne peut prétendre monter sur le podium par sa seule force, et c'est ce qui fait le charme du biathlon.

Souvent, les courses restent ouvertes jusqu'au dernier tir. «Dans les relais, il y a déjà beaucoup en jeu. Nous lorgnons d'un œil une médaille. Créer des succès en équipe, ce serait le plus beau», lâche Elisa Gasparin, qui ouvrira le bal mercredi dans le relais mixte où Lena Häcki-Gross, Sebastian Stalder et Niklas Hartweg lui succéderont sur la piste.

Mais les grandes nations se présentent aussi au mieux de leur forme. La Norvège, avec l'homme fort de la Coupe du monde Johannes Thingnes Bö, Sturla Holm Laegreid, Marte Olsbu Röiseland et Ingrid Landmark Tandrevold, ne peut que se battre elle-même. Et la France, l'Allemagne et la Suède sont également plus largement représentées que la Suisse. Un avantage aussi pour les quatre relais.

Hartweg sûr de son coup

Avec sa 2e place en début de saison à Kontiolahti, Niklas Hartweg a prouvé que les couleurs suisses pouvaient tout à fait être représentées sur le podium du biathlon. «Je veux faire régulièrement partie du top 10. Mais je vais sans doute prendre un peu plus de risques car il ne s'agit que de médailles et non plus de points de Coupe du monde», souligne-t-il.

«L'individuelle constitue pour moi la plus grande chance», précise le nouveau venu de l'équipe de Suisse en formulant ses objectifs pour Oberhof. Le Schwytzois de 22 ans fait partie, avec son coéquipier Sebastian Stalder, des trois meilleurs tireurs du peloton. L'individuelle est très exigeante au niveau du tir: pour chaque tir manqué, une minute est ajoutée au temps de course.

Aita Gasparin explique également: «Avec quatre tirs sans faute dans l'individuelle, on va loin devant». Chez les Suissesses, c'est néanmoins Lena Häcki-Gross qui possède les meilleures perspectives. Ses capacités sur les skis de fond sont en effet supérieures à celles des autres Suisses.

Son maigre taux de réussite – environ 80% – au tir l'empêche souvent d'obtenir un résultat de premier plan. Mais «je suis devenue plus stable au tir ces derniers temps», assure la biathlète d'Engelberg qui, comme les autres Helvètes, rêve aussi de pouvoir disputer la mass-start réservée au top 30 de la hiérarchie.

Bö et la Norvège veulent faire le plein

A Oberhof, le dominateur de la saison Johannes Thingnes Bö fait figure d'homme à battre. Le Norvégien de 29 ans est un coureur hors pair. Pour autant qu'il vise bien, il est imbattable.

Ses coéquipiers Sturla Holm Laegreid, Vetle Sjaastad Christiansen et son frère Tarjei Bö ont également des ambitions, tout comme les Français emmenés par Quentin Fillon Maillet, qui a remporté deux médailles d'or et trois médailles d'argent aux Jeux olympiques de Pékin en 2022.

Chez les dames, on s'attend à des courses plus équilibrées. La leader de la Coupe du monde, la Française Julia Simon, affiche néanmoins une grande confiance, tout comme les sœurs suédoises Elvira et Hanna Öberg, les Italiennes Dorothea Wierer et Lisa Vittozzi ou la Norvégienne Marte Olsbu Röiseland.

ATS (Hans Leuenberger)