Euro 2024 Bukayo Saka et les tirs au but, une histoire anglaise

ATS

9.7.2024 - 14:49

L'Angleterre, en demi-finale de l'Euro grâce aux tirs au but, a chassé les fantômes du passé dans cet exercice longtemps maudit. Ceci grâce au travail de Gareth Southgate et à la témérité de Bukayo Saka, bluffant trois ans après son échec à Wembley.

Bukayo Saka a exorcisé son plus grand démon.
Bukayo Saka a exorcisé son plus grand démon.
IMAGO

Keystone-SDA

Les «Three Lions» espèrent éliminer les Pays-Bas en évitant une nouvelle séance fatidique, mercredi, quatre jours après le sans-faute contre la Suisse (1-1, 5-3 tab). Mais s'il le faut, ils se présenteront au point de penalty sans trembler.

Au royaume du football, cette assurance est assez récente et elle porte le sceau de Gareth Southgate, le sélectionneur qui a réconcilié le pays avec les tirs au but. Sous ses ordres, les Anglais ont remporté trois manches sur quatre en compétition: contre la Colombie au Mondial 2018 puis contre la Suisse deux fois, à commencer par 2019 en demi-finale de la Ligue des nations.

Avant cela, ils restaient sur cinq échecs successifs, une mauvaise série débutée en demi-finale de l'Euro 1996, à Wembley. Le coupable avait traîné son échec comme un boulet: Gareth Southgate, 25 ans à l'époque.

Nommé sélectionneur en 2016, l'ancien défenseur ou milieu a cessé de considérer les «penalty shoot-outs» comme une loterie, contrairement à ses prédécesseurs. Des analystes ont planché sur le sujet, l'exercice a été travaillé et les détails, comme la respiration, ont été maximisés.

Le seul échec du mandat Southgate est venu au pire moment, cependant, en finale de l'Euro 2021 contre l'Italie, de nouveau à Wembley. Les jeunes qu'il a envoyés au front, à savoir Marcus Rashford, Jadon Sancho et Bukayo Saka, ont tous échoué.

Verbruggen prévenu

Les trois ont dû porter la responsabilité de la défaite sur leurs épaules, dans un pays sevré de titre depuis le Mondial 1966. Et, surtout, ils ont été visés par un torrent d'injures racistes déversées en ligne.

Du trio, seul Saka est encore là en 2024. Et l'ailier d'Arsenal ne s'est pas défilé, samedi dernier, quand il a fallu défier Yann Sommer et la Suisse aux onze mètres.

«Vous pouvez échouer une fois et vous avez le choix de vous mettre à nouveau dans cette position ou non», a-t-il expliqué ensuite aux médias. L'échec de Wembley, c'est de l'histoire ancienne, d'après le joueur de 22 ans: «je ne peux que me concentrer sur le présent et tirer le penalty».

Après lui avoir fait un «gros câlin» sur le terrain, Southgate a vanté les mérites de Saka en conférence de presse. «C'est un garçon spécial, un rêve de travailler avec lui», a-t-il dit.

«Bien sûr, on est heureux pour tout le monde, mais surtout pour lui», a pris soin d'insister le sélectionneur, avec 2021 en tête. «Cela demande du courage, mais nous croyons en lui. Nous avions déjà confiance en lui, mais il a maintenant beaucoup plus d'expérience dans ces moments de pression et sa performance globale a été exceptionnelle.»

Bart Verbruggen sait à quoi s'attendre, mercredi, si Saka se présente face à lui. Il y a trois mois, le gardien néerlandais de Brighton s'est incliné face au Gunner sur penalty en championnat.


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