Nos deux journalistes Vincent Rigolet et Alain Rohrbach se sont prêtés au jeu des pronostics avant le premier match de l'équipe de Suisse à l'Euro ce samedi à 15h contre la Hongrie.

Qui l'emportera ?

Hongrie - Suisse

Le duel de la rédaction

La Hongrie a des comptes à régler avec la Suisse

Vincent Rigolet

Journaliste TV

«Attention à la Hongrie !» Une phrase qu’un⋅e collègue ou ami⋅e fan de foot vous a peut-être glissée au moment du tirage au sort du groupe de la Suisse. Et vous pouvez féliciter cette personne, car en effet, la Hongrie est l’adversaire principale de l’équipe de Murat Yakin pour la deuxième place. Pourquoi me direz-vous ? La réponse en quelques points bien sentis:

Nous avons Granit Xhaka, la Hongrie a Dominik Szoboszlai. Nous avons le couteau suisse, la Hongrie a le Rubik’s Cube. La fondue ? Le goulasch. Le velcro ? Le stylo bille. Et franchement, Budapest c’est quand même une destination de voyage plus sympa que notre capitale (sauf si vous aimez le calme et les ours).

Plus sérieusement, si sur la papier la Suisse possède, il est vrai, de meilleurs joueurs, la Hongrie c’est surtout un collectif extrêmement bien organisé, capable de rivaliser avec toutes les grandes nations européennes. Il y a deux ans, en Nations League, elle a battu deux fois l’Angleterre (dont un succès 4-0 à Wembley) et une fois l’Allemagne à Leipzig.

Dirigés par le très pragmatique entraîneur Italien Marco Rossi, les Hongrois ont terminé à la première place de leur groupe de qualification devant la Serbie (qu’ils ont battu deux fois) et se présentent pour la troisième fois consécutive à l’Euro. Eliminée dès la phase de groupes lors de la dernière édition, la Hongrie avait été très malchanceuse au tirage avec un groupe d’enfer ; Portugal, Allemagne, France, et n’avait perdu que contre ces derniers. Le groupe est cette fois-ci plus abordable et la déception de cette élimination peut être le carburant du moteur hongrois cette année.

Et finalement la Hongrie a des comptes à régler avec la Suisse. En 1954, les invincibles Hongrois ont perdu la finale de la Coupe du monde face à l’Allemagne de l’Ouest sur nos terres, el famoso «miracle de Berne» qui sans grande surprise en Hongrie s’appelle plutôt le «cauchemar de Berne». La nation du grand Puskás n'a qu’une envie, voir son équipe battre la Suisse à Cologne pour se remettre à rêver.

Comme «Odi», la Suisse va tout rafler sur son passage

Alain Rohrbach

Journaliste TV

Je dois vous avouer que j’ai hésité avant de relever ce challenge. Pourquoi la Suisse battrait-elle la Hongrie alors qu’elle n’a pas réussi à dominer la Roumanie lors de la campagne éliminatoire ? J’avoue que j’ai commencé l’exercice par une séance de yoga et de méditation afin de faire le plein de positive attitude.

Voici mon plaidoyer en faveur de la Nati. Premièrement, de l’eau a coulé sous les ponts depuis l’hiver dernier. Oublié le trou d’air et les tensions observées fin 2023. L’arrivée de Giorgio Contini n’y est pas étrangère, son travail et sa personnalité ont apporté du liant entre le staff et les joueurs.

Des joueurs qui, emmenés par leurs leaders, vont se surpasser cet été. À commencer par le plus orgueilleux, Granit Xhaka étincelant tout au long de la saison avec Leverkusen et que Yakin semble enfin disposé à mettre dans les meilleures conditions. Une bonne nouvelle pour l’équipe nationale. Puis il y a Yann Sommer performant avec l’Inter et qui va vouloir briller pour ne pas se faire piquer sa place par un excellent Gregor Kobel à l’affût. Enfin, notre patron de la défense Manuel Akanji 4e joueur le plus utilisé par Pep Guardiola cette saison, seuls Rodri, Foden et Walker ont accumulé plus de temps de jeu que le Zurichois. D’autres ont également connu une bonne saison et surtout ont souvent été titularisés dans leur club. On part sur une bonne dynamique.

Et si ses arguments ne suffisent pas à vous convaincre et bien voici l’estocade finale qui dissipera vos derniers doutes. Sachez que nos footballeurs vont s’inspirer de nos hockeyeurs. Non, ils ne vont pas penser aux vacances qu’ils n’ont pas pu prendre cet été mais à la fierté qu’ils peuvent transmettre à toute une nation durant cet Euro. Enfin, la nouvelle mascotte de la Nati : Marco Odermatt ! Qui de mieux placé qu'«Odi» pour insuffler l’envie de gagner à notre équipe nationale, pardon l’envie de TOUT rafler sur son passage devrais-je dire ?

Vous doutez encore ? Allez je me mouille, on va gagner facilement 1-0 !