A 16 ans, il a déjà mis l’Europe, et quelques défenseurs, à ses pieds: le prodige espagnol Lamine Yamal poursuit à l'Euro-2024 son ascension vers les sommets du football mondial, engrangeant au passage de nouveaux records de précocité.
Avec son sourire enfantin, son appareil dentaire, ses bouclettes dorées et surtout son pied gauche de velours, Lamine Yamal, pas encore 17 ans, a mis tout le monde d'accord avec une insouciance rafraichissante. Le secret ? «Il joue sans pression et il s'amuse», résume son coéquipier Pedri.
Né d'un père marocain et d'une mère équatoguinéenne, Lamine Yamal, devenu le plus jeune joueur à disputer un match lors d'un Euro, foule les pelouses allemandes comme il foulait, des après-midi entières, le bitume de son quartier de Rocafonda (Catalogne), auquel il dédie chacun de ses buts en formant le numéro 304, les trois derniers chiffres de son code postal, avec ses doigts.
«C'est un joueur unique et spécial. Le fait qu'à 16 ans, il soit le leader du FC Barcelone et de l'équipe nationale espagnole à l'Euro parle de lui-même», résume David Villa, meilleur buteur de l'histoire de l'Espagne, dans Mundo Deportivo, estimant que le talent du jeune ailier n'avait «pas de limite».
Battant un à un les records de précocité (plus jeune joueur de l'histoire du FC Barcelone, de la sélection espagnole, de phase éliminatoire de Ligue des champions...), Lamine Yamal est désormais le favori au trophée du Golden Boy, récompensant le meilleur espoir du monde, après une saison exceptionnelle où il a porté le Barça sur ses épaules (50 matches, 7 buts, 10 passes décisives).
Messiesque
Intenable sur son aile droite, où il s'est installé en club comme en sélection sans discussion, Yamal provoque, dribble, frappe, sans se poser de question et donne le tournis aux adversaires avec des feintes et des crochets tranchants.
«Dès que je prends le ballon, si je vois que je suis dans une situation de un-contre-un, je vais toujours provoquer le latéral parce qu'au final c'est un jeu très psychologique et dès que je lui échappe une fois, il a encore plus peur et j'improvise ensuite tout ce qui me passe par la tête», explique-t-il dans une interview au quotidien Marca.
Des qualités, et une capacité à rentrer sur son pied gauche pour enrouler ou centrer à l'opposé, qui rappellent celles de son idole... Lionel Messi.
«C'est le meilleur joueur de l'histoire et c'est incroyable d'être comparé à lui, mais cela n'a rien à voir. Personne ne peut se comparer à lui, surtout pas moi, qui viens de commencer. J'aimerais avoir la moitié de sa carrière», a répondu le gaucher catalan à la radio Onda Cero.
Au Barça, qui a blindé son contrat jusqu'en 2026 avec une clause à un milliard d'euros et affirme repousser les offres mirobolantes des plus grands clubs européens, dont le Paris Saint-Germain, Yamal marche en tout cas dans les pas de l'Argentin - il fait même mieux que ce dernier à son âge - et pourrait même récupérer son numéro 10 dès la saison prochaine.
Il a avant cela rendez-vous avec l'histoire, en Allemagne, où il pourrait devenir lundi en huitième de finale contre la Géorgie, équipe contre laquelle il a marqué son premier but avec la Roja fin 2023 (7-1), le plus jeune buteur de l'histoire d'un championnat d'Europe.