Portugal – Slovénie: sur le papier, ce 8e de finale de l'Euro programmé lundi à 21h à Francfort paraît déséquilibré. Les Lusitaniens l'abordent en favoris, mais avec quelques incertitudes.
La superstar portugaise Cristiano Ronaldo n'a jamais aimé que ce soit un autre joueur que lui qui soit au centre de l'attention. Mais dans un tournoi aussi important que le Championnat d'Europe, cela ne peut pas toujours être évité.
Ainsi, avant ce 8e de finale, la scène a appartenu, au moins pour un instant, à João Palhinha. Le FC Bayern Munich ne cesse en effet de courtiser le milieu défensif de 28 ans, qui n'a pas caché sa volonté de quitter Fulham pour rejoindre le «Rekordmeister».
En principe, chacun sait à quoi s'en tenir dans ce dossier. Ce qui n'est pas encore le cas pour les Portugais dans ce tournoi.
Deux questions
Ce premier match à élimination directe devrait enfin apporter des réponses aux deux grandes questions n'ayant pas été résolues lors des trois matches du premier tour contre la République tchèque (2-1), la Turquie (3-0) et la Géorgie (0-2): quelle est la qualité réelle de cette équipe? Et Ronaldo, 39 ans, la rend-il toujours meilleure – ou plutôt pas?
L'empirisme ne dit pas la même chose que l'entraîneur et les coéquipiers de Cristiano Ronaldo. Ceux-ci se sont prononcés bien avant l'Euro pour que la légende du football, qui ne joue plus qu'en Arabie saoudite, devienne l'attaquant numéro un. Ils ont maintenu cette position même après son remplacement contre la Géorgie.
Le plaidoyer de Pepe
«Avez-vous vu comment il a aidé l'équipe sur le terrain?», a demandé vendredi dernier aux journalistes portugais son coéquipier Pepe, âgé quant à lui de 41 ans. «C'est incroyable, c'est l'un des joueurs qui a passé le plus de minutes dans notre équipe, et ce à 39 ans. Je suis sûr qu'il va nous donner encore plus de plaisir. Cristiano Ronaldo vit pour les buts, c'est un fait!»
Un match amical contre la Slovénie justement, il y a trois mois, a montré que l'on pouvait voir les choses autrement. En l'espace de six jours, fin mars, les Portugais ont d'abord gagné sans Ronaldo contre la Suède (5-2) et ont ensuite perdu avec CR7 contre les Slovènes, dont l'effectif était comparativement plus faible (0-2).
Depuis, le pays du champion d'Europe 2016 est à nouveau le théâtre de discussions particulièrement controversées sur le recordman du nombre de matches joués en équipe nationale (210) et du nombre de buts inscrits (130).
Ronaldo et Rangnick
Ce dimanche, le plus grand journal sportif portugais «A Bola» a fait référence dans un long commentaire à un homme avec lequel Ronaldo n'a jamais rien pu faire durant leur courte période commune à Manchester United: l'entraîneur allemand Ralf Rangnick.
Celui-ci aurait inculqué à l'équipe nationale autrichienne quelque chose qui ne s'est jamais développé chez les Portugais en raison de la fixation sur Ronaldo et ses qualités individuelles: une idée de jeu claire. Une identité footballistique.
L'ambiance au Portugal n'est donc pas inconditionnellement pro-CR7. Et les récentes défaites contre la Géorgie (Euro), la Croatie et la Slovénie (toutes deux en préparation à l'Euro) ont même attisé une certaine insécurité. Même si Palhinha a souligné ce week-end: «Le premier match en mars n'était qu'un match amical. C'est pourquoi la motivation est maintenant complètement différente.»