Premier buteur né en... Angleterre de cet Euro, Kwadwo Duah traverse «un beau voyage». Il rêve de le rendre encore plus beau samedi lors du quart contre l'Angleterre.
Car ce match est spécial pour celui ce natif de Londres. «Mes parents sont venus du Ghana à Londres dans l'espoir de vivre une vie meilleure. Mais deux ans après ma naissance, ils sont partis en Suisse avec le même but en tête», sourit l'attaquant du Ludogorets Razgrad qui avoue être un grand fan de Chelsea. «J'avais comme idole Didier Drogba», glisse-t-il.
Le but qui a tout changé
Son ouverture du score le 15 juin contre la Hongrie a, bien sûr, tout changé, pour lui et pour l'équipe de Suisse. «Ce fut un grand moment. Pour moi, pour ma famille. Pour l'équipe aussi avec cette victoire qui a jeté les bases de notre parcours, reconnaît-il. Sur un plan personnel, beaucoup de choses peuvent désormais se produire. J’ai toujours rêvé de jouer en Italie. Ce but va peut-être m'en offrir la possibilité. Je crois en mes rêves. J'avais celui de jouer en équipe de Suisse. On a vu qu’il s’est réalisé.» A 27 ans, il a encore l'âge pour nourrir de grandes ambitions.
Depuis ce match contre la Hongrie, Kwadwo Duah est toutefois sorti du onze de base. Les choix de Murat Yakin se sont portés sur Xherdan Shaqiri pour la rencontre contre l'Ecosse, puis sur Breel Embolo face à l'Allemagne et à l'Italie. «Je n'ai pas l'habitude de me retrouver sur le banc, glisse-t-il. Mais la fierté de porter le maillot de l'équipe de Suisse prédomine. Chacun connait son rôle. Je trouve un peu étrange que l'on se pose la question du degré de motivation lorsque l'on joue pour son pays...»
«Xhaka nous pousse tout le temps»
Mais avec un capitaine comme Granit Xhaka, on n'a pas vraiment le droit de rester sur la retenue. «Granit veut toujours gagner. Même à l'entraînement, souligne le Bernois. Il nous pousse tout le temps. Il est tout le temps en contrôle.» Kwadwo Duah est également impressionné par l'assurance de Manuel Akanji, l'autre joueur de classe mondiale que l'équipe de Suisse peut se targuer de compter dans ses rangs. «C'est simple, il ne perd jamais à l'entraînement. En match bien sûr mais aussi dans les petits jeux entre nous», souffle-t-il.
Avec Xhaka et Akanji, Kwadwo Duah est sans doute convaincu que la Suisse peut faire le match avec n'importe quelle équipe. Elle l'a démontré contre l'Allemagne et l'Italie. Elle veut bien sûr le faire samedi contre l’Angleterre. «Les Anglais ne vont pas commettre l'erreur de nous sous-estimer après le parcours qui a été le nôtre depuis le début du tournoi, poursuit-il. C’est une grande équipe avec des grands joueurs. A commencer par Jude Bellingham. Il essaie à chaque fois de laisser son empreinte sur le match. On a bien vu ce qu'il a fait dimanche contre la Slovaquie.»
Avec cette égalisation au bout du temps additionnel, le joueur du Real Madrid a permis à l'Angleterre de rester en vie. «Un but superbe mais, honnêtement, je préfère celui de Shaqiri contre l'Ecosse sur le plan de l'esthétisme», avoue Kwadwo Duah.