Devant une affluence record, le Servette FC s'est assuré jeudi soir un printemps européen, en Conference League, en s'offrant un match nul (1-1) de prestige contre la Roma de José Mourinho à l'occasion de la cinquième journée de la phase de groupe de l'Europa League. Voici les trois points à retenir de cette soirée de gala au Stade de Genève.
On a aimé
... voir la Praille pleine et s'enflammer. Une grande partie des 28’534 spectateurs présents, car oui le club du bout du lac a réussi jeudi soir l’exploit de remplir une deuxième fois cette année son stade, a d'ailleurs donné du sien avant même le coup d'envoi de la rencontre puisque le SFC avait réservé un accueil spécial au... «Special One» - José Mourinho - et ses hommes : un tifo digital, comme il est encore étonnamment rare d’en voir dans les stades. «Aux grandes occasions, les grands moyens». Armés non pas de papiers, mais de leurs smartphones, les spectateurs des tribunes Est, Sud et Principale ont ainsi offert au Stade de Genève un instant magique avant le début des hostilités.
Désireux eux aussi d'illuminer cette soirée, les hommes de René Weiler ont démarré la rencontre pied au plancher, bien décidés à prendre leur revanche après le 4-0 concédé à l'aller. Dans une ambiance de feu, dont la Praille n’est pas coutumière, ce sont d'ailleurs eux qui se sont offert les premières occasions du match sur une pelouse que José Mourinho avait qualifiée de «désastreuse» la veille. Si le soufflé est quelque peu retombé après l'ouverture du score de la Roma (21e), l'ambiance est repartie de plus belle en deuxième période grâce à la rapide égalisation des Grenat, signée Chris Bedia (51e). Comme son équipe dans l'effort, le public genevois s'est montré particulièrement généreux dans ses encouragements, offrant même à Miroslav Stevanović et ses coéquipiers une standing ovation.
On a moins aimé
... voir Romelu Lukaku ouvrir la marque à la 21e minute. Si ce timing peut paraître anodin, il convient de faire un petit saut dans le temps pour revenir au 5 octobre dernier, au Stadio Olimpico. A l'occasion de leur premier affrontement face à la Roma, les problèmes avaient commencé pour les Genevois lorsque la Louve avait ouvert le score à la... 21e minute, par... ce Diable (rouge) de Romelu Lukaku !
Alors forcément, lorsque qu'après 45 minutes le scénario de ce match retour ressemblait furieusement à celui de l'aller - «la première mi-temps se déroule comme chez eux», avouera d'ailleurs René Weiler en conférence de presse d'après-match -, le pire était à craindre quand on sait qu'à Rome les Servettiens en avaient pris trois au retour des vestiaires. Mais c'est une tout autre partition que les Grenat ont jouée chez eux, comme l'a bien souligné Chris Bedia.
Facteur X
... la confiance. Fort de ses sept succès consécutifs en Super League, le SFC a offert à l’actuel 5e de Serie A une résistance que l'on aurait pu imaginer il y a un peu moins de deux mois. «Nous avons mesuré ce soir (ndlr : jeudi soir) tous les progrès accomplis, mentalement principalement, depuis la défaite 4-0 à Rome», s'est logiquement félicité René Weiler en conférence de presse.
Désormais sûrs de leurs forces, les Genevois ne se sont en effet pas laissé impressionner par les Romains, en atteste notamment le magnifique arrêt réalisé par Jérémy Frick devant le champion du monde argentin Paulo Dybala à la 71e minute. Poussés par leur public et décomplexés, les joueurs de René Weiler n'ont d'ailleurs pas semblé vouloir se contenter du match nul, donnant du fil à retordre aux Giallorossi jusqu'au coup de sifflet final.
Pour son premier match de la saison sur le banc de la Louve en Europa League, lui qui était suspendu jusqu’alors pour avoir insulté l’arbitre de la dernière finale de cette même compétition, que son équipe avait perdue contre le FC Séville, José Mourinho ne s'attendait certainement pas à une telle rencontre... Chapeau bas à Servette.