Coup double pour Francesco Bagnaia ou revanche de Fabio Quartararo ? L'Italien repart ce week-end au Portugal en chasse pour conserver son titre en MotoGP, mais aura sur sa route le Français poussé par la même ambition, celle d'être doublement couronné roi dans la catégorie reine.
«Pecco» Bagnaia le sait: le favori, c'est lui. Entre son titre et la performance de sa Ducati, le Transalpin a fait le plein de confiance en 2022. Si sa quête d'un premier sacre en MotoGP avait bien mal commencé l'an dernier, le pilote de 26 ans a signé une deuxième partie de saison en boulet de canon... aux dépens de son rival niçois, vice-champion du monde en titre.
A l'aube de la reprise du championnat sur le tracé de Portimao, dans l'Algarve (sud), Bagnaia semble déjà prêt à poursuivre sur cette lancée. Il a fini la pré-saison en patron à l'issue des derniers essais hivernaux mi-mars, à Portimao justement. Il s'est adjugé le meilleur temps et a même battu le record du tour du circuit qu'il détenait depuis 2021.
Mission accomplie
«Mission accomplie, peut-on dire: nous sommes prêts pour affronter la nouvelle saison», a assuré l'intéressé à l'issue des cinq jours de tests, dont trois courus en février en Malaisie. Une saison qu'il entamera avec un nouveau coéquipier, son compatriote Enea Bastianini, ancien de chez Ducati-Gresini promu dans l'équipe d'usine de la firme italienne. Il remplace l'Australien Jack Miller, parti chez KTM. Troisième au championnat en 2022, d'aucuns voient déjà Bastianini comme le principal rival de Bagnaia...
Si les tests de pré-saison «restent des tests», souligne Carmelo Ezpeleta, président de la Dorna (le promoteur du MotoGP), «il semblerait qu'on ait une domination de Pecco, mais tant Fabio que Marc (Marquez) – voire Aprilia (avec les Espagnols Aleix Espargaro, 3e en 2022 et Maverick Vinales, ndlr) seront bien là», avance-t-il.
Une Yamaha un peu en retrait
Quartararo, champion du monde 2021, voudra reprendre l'avantage face à Bagnaia. La saison dernière, le Niçois de 23 ans a mené la majorité du championnat, mais en raison d'une Yamaha en manque de vitesse, conjuguée à une seconde partie de saison mise à mal par les chutes et le retour en force de son concurrent italien, il a échoué à conserver son titre.
Reparti avec la marque japonaise pour deux saisons supplémentaires (jusqu'en 2024), «El Diablo» devra toutefois continuer à faire avec une moto qui ne semble pas la plus performante, au regard des tests hivernaux. Pourra-t-il compenser avec son pilotage?
Retour de Marc Marquez
Autre prétendant au titre, le sextuple champion du monde MotoGP Marc Marquez (Honda). Pendant que la jeune génération prenait du galon, l'Espagnol a largement perdu de sa superbe, puisque ses trois dernières saisons ont été entachées par les pépins physiques et une série d'opérations qui l'ont empêché de se battre pour le titre.
Revenu sur les circuits en septembre dernier, le Catalan de 30 ans est de nouveau attendu pour jouer les trouble-fête aux avant-postes. Pour de bon, cette fois-ci?
Ducati, championne du monde en titre des constructeurs, comptera cette saison encore six motos en plus de ses deux navires amiraux officiels, au premier rang desquelles figurent les Pramac de l'Espagnol Jorge Martin et du Français de 32 ans Johann Zarco, toujours en quête de sa première victoire en MotoGP. Les Ducati-VR46 des Italiens Luca Marini et Marco Bezzecchi, solides lors des essais de pré-saison, pourraient également s'inviter dans la partie.
Nouveau format le samedi
Odyssée record de 21 Grands Prix – dont deux nouvelles courses au Kazakhstan (le 9 juillet) et en Inde (le 24 septembre) – cette saison voit l'arrivée d'un nouveau format, les courses sprint disputées chaque samedi lors de chaque week-end de GP.
Les sprints représenteront l'équivalent en distance de la moitié du Grand Prix disputé le dimanche et offriront également des points au championnat – la moitié des points attribués lors de la course principale du dimanche. Selon Carmelo Ezpeleta, «cela permettra à des pilotes qui ne pourraient pas rivaliser sur une longue distance d'être dans la bataille lors des courses sprint». Et promet déjà «de belles actions» en piste.