A 32 ans, Dominique Aegerter tente une nouvelle aventure. Le Bernois disputera pour la première fois le Championnat du monde de Superbike, la plus haute catégorie derrière la MotoGP.
Dominique Aegerter le dit presque en s'excusant: «J'apprécie encore quand ça fait du bruit et que ça sent un peu.» La joie à propos de son entrée dans la classe Superbike est vraiment palpable pour le champion du monde de Supersport et lauréat de la Coupe du monde de MotoE. «J'ai encore de la benzine dans le sang.»
Le Bernois retrouvera des machines puissamment motorisées. La Yamaha R1 propose 1000 cm3 et 240 chevaux pour sa version Superbike. Aegerter est totalement conquis par son nouvel outil de travail. «La moto est très bonne, c'est du matériel comparable à celui de Toprak.» Toprak Razgatlioglu pilotait pour l'équipe de l'usine Yamaha et avait été sacré champion du monde de Superbike en 2021. Aegerter est sous contrat avec une équipe italienne fournie avec un matériel pratiquement similaire à celui du team de l'usine.
D'abord dans le top 10, puis direction podium
Aegerter a mérité cette promotion avec ses excellentes performances au cours des deux dernières années, même si elles se sont déroulées un peu à l'écart du grand public. En Supersport, une catégorie inférieure au Superbike, l'ancien pilote de Moto2 a été couronné deux fois champion du monde. Sur les MotoE électriques, il est passé du 3e rang de la Coupe du monde, au deuxième puis au titre l'an dernier. Là, il découvre une nouveau décor.
«Je suis physiquement, mentalement et avec le matériel certainement concurrentiel», se persuade Aegerter. Il voit les trois pilotes d'usine Razgatlioglu, le sextuple champion du monde Jonathan Rea (Kawasaki) et le tenant du titre Alvaro Bautista (Ducati) un étage au-dessus. «Derrière, il y a de quatre à douze pilotes avec lesquels je peux rivaliser. C'est certain que j'ai besoin de temps pour m'habituer.» C'est pourquoi le Bernois vise d'abord une place parmi les dix premiers. «Pour un podium, ça sera très, très difficile, mais ce sera la finalité par la suite.»
Un bon contrat
Les tests d'avant-saison se sont passés différemment. En décembre sous la pluie pendant deux jours à Jerez, Aegerter avait convaincu avec un sixième rang, et à Portimao (15e), il avait connu plus de peine. En Australie, où la saison débutera dans la nuit de vendredi à samedi sur le circuit de Philipp Island, il a brillé encore une fois avec un sixième rang aux temps cumulés sur deux journées de tests.
Les premières impressions de sa nouvelle équipe sont très positives. «Ils sont tous Italiens, ce qui est déjà une différence avec un team néerlandais ou allemand. C'est très professionnel et je suis content qu'ils parlent tous très bien anglais.»
Financièrement, le changement vaut aussi la peine pour ce fils d'un ancien garagiste autos et motos, après plusieurs années où il a dû y mettre du sien pour vivre son rêve. Pour les nombreux succès de l'an dernier, il a touché un peu d'argent, mais désormais il bénéficie d'un bon contrat. Mais il a encore besoin de sponsors privés, précise-t-il.