«Je n'ai pas beaucoup de plaisir et de motivation à être ici juste pour être ici», a expliqué jeudi le quadruple champion du monde de F1 Sebastian Vettel. L'Allemand prendra sa retraite à la fin de la saison.
- Comment en êtes-vous arrivé à prendre cette décision?
«Ce n'est pas une décision que j'ai prise du jour au lendemain. La décision finale a été prise hier mercredi (...) J'ai beaucoup réfléchi avant de la prendre. Je pense que c'est le bon moment pour moi de faire d'autres choses (...) Je n'ai pas beaucoup de plaisir et de motivation à être ici juste pour être ici. L'objectif a toujours été de gagner et d'être en tête. Je pense avoir eu le privilège d'avoir eu tant de voitures et d'équipes formidables par le passé, j'ai pu réaliser tant de choses. Je pense qu'en termes d'excellence, cette équipe (Aston Martin, ndlr) n'est pas en reste (...) mais évidemment, notre package n'était pas aussi fort que nous l'aurions voulu (...) Etre autant investi signifie aussi beaucoup de temps passé dans votre tête, vos pensées, mais aussi physiquement loin de la maison, des enfants, de la famille, et j'ai développé d'autres choses, d'autres intérêts et d'autres points de vue. Je ne peux pas ignorer ces voix. Donc, en fin de compte, je pense que ces questions n'ont fait que grandir et ont pris une place de plus en plus centrale (...) Mais j'aime toujours la course».
- Dans quelle mesure vos préoccupations environnementales ont-elles joué un rôle dans votre envie de quitter la F1?
R: «C'est l'un des facteurs qui a certainement joué un rôle (...) Voir le monde changer et voir l'avenir très menacé pour nous tous et surtout pour les générations à venir... Je comprends qu'une partie de ma passion et de mon travail s'accompagne de choses dont je ne suis pas fan. Je voyage dans le monde entier, je fais des courses de voitures, je brûle des ressources. Je pense qu'on ne peut pas détourner le regard une fois qu'on voit ces choses (...) Ce n'est pas l'unique facteur de ma décision, c'est une combinaison de beaucoup de choses, mais c'est aussi une partie (...) Ma famille, puis d'autres choses, sont ce sur quoi je voudrais passer plus de temps. La question que je me suis posée pour me décider a été +Est-ce que ces choses te satisfont suffisamment?+ Je ne sais pas. Le temps nous le dira. (...), mais je suis très curieux de le découvrir et encore plus curieux de découvrir ce qui suivra (...). Je pense que j'ai une chance incroyable d'avoir trouvé quelque chose qui signifie tant pour moi dans ma vie, qui m'a donné tant de joie, une plateforme pour me faire des amis et rencontrer toutes sortes de gens, voyager dans le monde, voir des choses qui ouvrent mon horizon...».
- Le GP d'Abou Dhabi en novembre sera donc la dernière course automobile de votre carrière?
«Ca sera ma dernière course en F1... Je ne sais pas (...). Je pense que physiquement, je suis en super forme. Je n'ai aucun problème à conduire ces voitures. Donc il n'y a rien qui puisse me retenir de ce côté-là. Je ne peux pas répondre oui. Et je ne peux pas dire non. Evidemment, la décision que je prends maintenant clôt un chapitre. Je ne dis pas que ce chapitre se termine, qu'un autre s'ouvre tout de suite et que je conduirai d'autres voitures l'année prochaine (...). C'est vraiment un grand changement qui s'annonce. Le temps le dira, je pense que c'est probablement la réponse la plus juste que je puisse donner pour le moment».