Avant-dernier virage de la saison de MotoGP et première balle de match pour Francesco Bagnaia: l'Italien de Ducati, leader au championnat, a une première chance de sacre en Malaisie. Mais Fabio Quartararo (Yamaha) ne baisse pas les bras.
Placide à l'aube du rendez-vous le plus important de sa carrière, «Pecco» Bagnaia l'assure: «je ne veux pas penser au championnat, je veux juste me concentrer sur l'objectif principal qui est de faire de bonnes courses et nous verrons ce qui se passera». Ses chances de premier titre mondial sont pourtant bien réelles à deux courses de la fin de saison.
Troisième en Australie le week-end dernier, le Turinois de 25 ans a profité des déboires du Français Quartararo, conjugués à une parfaite maîtrise de la course, pour prendre les rênes du championnat. Dans la course au titre, quatorze points les séparent désormais, une victoire en rapportant 25.
Chances assez minces
Outre les deux premiers, l'Espagnol Aleix Espargaro (Aprilia), à 27 points de Bagnaia, et l'Italien Enea Bastianini (Ducati-Gresini), à 42 points, sont toujours mathématiquement dans la course. Leurs chances sont cependant assez minces.
Sachant que 50 points restent à remporter en Malaisie puis à Valence (6 novembre), Bagnaia doit reprendre onze unités à Quartararo pour être titré à Sepang. Dans le même temps, il ne doit pas céder plus de deux points à Espargaro et plus de 17 à Bastianini, son futur coéquipier l'année prochaine chez Ducati.
«Le championnat n'est pas fini (...). Je sens que nous pouvons faire deux grandes dernières courses», veut se rassurer Quartararo. Il était devenu en 2021 le premier Français champion du monde de MotoGP.
Encore y croire et s'amuser
«Il faut y croire, mais je vais surtout penser à m'amuser, ça fait longtemps que je n'arrive pas vraiment à profiter», avait-il reconnu après sa chute sur le tracé de Phillip Island dimanche. Le pilote Yamaha souffre: sur les huit dernières courses, il n'est monté qu'une seule fois sur le podium, en Autriche en août. Il n'a marqué que 47 points, contre 152 pour Bagnaia. Sa dernière victoire remonte à juin, en Allemagne.
En Allemagne justement, 91 unités séparaient le Turinois d'"El Diablo», confortablement installé en tête du général. Bagnaia pointait lui à une anonyme 6e place et reconnaissait à l'époque que revenir au championnat était «presque impossible», tout en ajoutant: «on a encore 250 points (à distribuer, ndlr), on va essayer».
La confiance retrouvée au retour de la pause estivale en août, «Pecco» a inversé la tendance. L'Italien a raflé quatre victoires consécutives pour inscrire son nom dans l'histoire en réalisant la plus grande «remontada» en catégorie reine depuis l'introduction du système de points actuel en 1993.