MotoGP L'Inde, une destination stratégique pour les constructeurs

ATS

21.9.2023 - 15:36

L'Inde, pays le plus peuplé de la planète et premier marché mondial pour les deux roues, constitue une occasion en or pour les constructeurs du championnat MotoGP (Aprilia, Ducati, Honda, KTM, Yamaha) de gagner en visibilité et renforcer leurs activités.

L'Inde constitue une occasion en or pour les constructeurs du championnat MotoGP.
L'Inde constitue une occasion en or pour les constructeurs du championnat MotoGP.
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«C'est le plus grand marché du monde donc c'est très important pour toutes les marques de venir en Inde», a souligné auprès de l'AFP Carmelo Ezpeleta, le PDG de la Dorna, l'organisateur du MotoGP.

L'arrivée de l'Inde au calendrier 2023, dévoilée à l'automne 2022, avait pourtant créé la surprise à l'époque tant cette destination semblait loin de pouvoir accueillir le paddock, même si la Formule 1 avait fréquenté le circuit de Buddh entre 2011 et 2013.

«Ce circuit a accueilli la F1 mais il fallait faire des modifications pour la moto afin de l'homologuer. C'était un peu risqué avec les problèmes bureaucratiques mais on a pris le risque», a expliqué le dirigeant espagnol.

«On avait été surpris de l'incroyable accueil quand on était venu visiter les installations. Le MotoGP est déjà très populaire en Inde mais venir disputer une course va forcément augmenter la visibilité des marques et du championnat. Le cricket est le sport no 1 en Inde et on veut devenir le deuxième», a martelé M. Ezpeleta.

«Un marché clé»

Avec plus de 15 millions de ventes annuelles, le marché indien des deux roues est en effet le plus porteur au monde et aucun constructeur ne peut ignorer ce pays, malgré la difficulté de s'y implanter en raison de la lourdeur bureaucratique, dont le paddock a eu un bel aperçu avec les problèmes de délivrance tardive des visas en amont de la course.

«L'Inde est un marché clé pour Yamaha donc y aller avec le MotoGP est extrêmement important! Sur nos réseaux sociaux, l'Inde est le troisième pays où nous avons le plus de +followers+ après l'Indonésie et l'Italie alors qu'il n'y avait pas de Grand Prix! Nous sommes donc ravis d'amener nos motos et nos pilotes», a souligné auprès de l'AFP William Favero, directeur de la communication de l'équipe Yamaha Racing.

La firme japonaise est déjà très implantée en Inde avec une part de marché de plus de 15% sur les deux-roues, et près de 20% sur le segment des motos haut de gamme.

«Assurément, le Grand Prix en Inde nous donnera plus de visibilité. Nous sommes sûrs que cela va aider Yamaha et le MotoGP à augmenter grandement leur popularité», a ajouté M. Favero.

Même son de cloche du côté du fabricant autrichien KTM, en constante progression ces dernières années, ou de l'Italien Ducati, qui domine la discipline actuellement.

L'Afrique pas envisagée

«Les cinq constructeurs présents sont très contents d'y aller, les sponsors également. Pour Pierer Mobility (KTM, GasGas, Husqvarna), la quasi-totalité des cylindrées en dessous de 400 cm3 sont faites en Inde, ils ont un partenariat avec une entreprise locale donc c'est hyper important de venir ici. Ils ont déjà beaucoup de business ici et ils espèrent que ça va se développer encore plus», a estimé auprès de l'AFP le Français Hervé Poncharal, directeur de l'équipe Gasgas-Tech 3.

«On a déjà un pied en Inde depuis longtemps car nous avons une filiale ici. C'est un marché très important où on vend surtout des motos haut de gamme. Nos chiffres de ventes ne sont pas encore très élevés, mais ils sont en forte croissance chaque année et cela nous donnera encore plus de visibilité», a ajouté auprès de l'AFP Paolo Ciabatti, directeur sportif de l'équipe officielle Ducati.

Alors que le calendrier 2024 sera dévoilé début octobre, il est toutefois peu probable que de nouvelles destinations +exotiques+ apparaissent dans l'immédiat.

«On est forcément intéressé par beaucoup d'autres pays qui sont des marchés importants pour les deux roues comme le Vietnam ou les Philippines, mais pour cela il faut des circuits adaptés à la moto. Pour l'instant, on n'envisage pas d'aller en Afrique à cause de cela» a conclu M. Ezpeleta.