Depuis que Mercedes règne sans partage sur la F1, rarement l'écurie allemande n'a connu pareille déconvenue. «On ne peut pas continuer à perdre des points comme à Monaco et en Azerbaïdjan, c'est inacceptable», a déclaré dimanche son patron Toto Wolff, après les deux GP «les plus durs» des dernières saisons.
Dans les rues de Bakou ce week-end, l'écurie septuple championne du monde de Formule 1 n'a «pas été au niveau» dès les essais libres. Après avoir sauvé la face en qualifications avec la première ligne de Lewis Hamilton, elle est passée à côté de la victoire à cause d'un arrêt au stand trop long, de son manque de rythme par rapport aux Red Bull et d'une erreur de freinage du Britannique quand il tentait de reprendre la première place à la toute fin.
Résultat, pour la première fois depuis leur double d'abandon au GP d'Autriche 2018, les Flèches d'argent n'ont inscrit aucun point (Hamilton 15e, Valtteri Bottas 12e). La rivale Red Bull, elle, s'est imposée grâce au Mexicain Sergio Pérez, après l'accident qui a mis fin à la course de son leader néerlandais Max Verstappen, jusque-là promis au succès.
«C'est douloureux», a reconnu Wolff, visiblement plus affecté qu'à l'accoutumée, lors d'une visioconférence de presse. «On avait une main sur le trophée et Max qui ne marquait pas de points... C'est la frustration qui domine».
«Détruits»
Interrogé sur l'état d'esprit de sa vedette Lewis Hamilton, l'Autrichien a poursuivi: «nous sommes 'détruits' l'un comme l'autre, pour être honnête. Pour lui, la victoire était si proche, puis elle s'est envolée. Pour moi, en tant que dirigeant, on doit juste être les meilleurs possible et on ne lui a pas donné une voiture compétitive».
«La frustration n'est pas seulement liée à son incident mais surtout au fait ne pas avoir atteint nos objectifs, tous autant que nous sommes. Ce que je retiens, c'est qu'il faut donner notre maximum dans la bataille pour les titres», martèle Wolff. «Notre voiture n'était pas au niveau tout le week-end. D'un point de vue opérationnel, il ne faut faire aucune erreur et, collectivement, nous ne l'avons pas fait ces deux derniers GP».
En effet, lors de la manche précédente à Monaco quinze jours plus tôt, Hamilton était déjà en retrait (7e des qualifications et de la course), quand son équipier finlandais abandonnait, sa roue cassée lors d'un arrêt aux stands et devenue impossible à changer. «Ce sont les deux semaines les plus dures», lâche le dirigeant de Mercedes. «Ne pas être performants à Monaco, voir Valtteri manquer le podium à cause d'un 'pit stop' de 36 heures, ça n'est pas vraiment une réussite par rapport à nos standards».
«Inacceptable»
«Beaucoup de choses ne vont pas aussi bien» que les années précédentes, remarque Toto Wolff. «On n'est pas à notre meilleur niveau d'un point de vue opérationnel. On n'a pas trouvé la fenêtre de fonctionnement idéale de la voiture pour être rapide en qualifications comme en course».
«Il y a beaucoup à améliorer», estime-t-il. «Je veux m'y mettre dès maintenant pour m'assurer d'être dans la course pour ce championnat. On ne peut pas continuer à perdre des points comme à Monaco et ici (en Azerbaïdjan), c'est inacceptable».
En effet, alors que Hamilton et Hamilton menaient les classements des pilotes et des constructeurs à l'issue du GP d'Espagne début mai, un mois et deux épreuves plus tard, la donne à changé. Le septuple champion du monde, qui avait 14 points d'avance sur Verstappen, en a désormais 4 de retard et son écurie, qui menait de 29 longueurs, est maintenant pointée 26 unités derrière Red Bull.
«Tout le monde doit se remobiliser et aller de l'avant pour combler l'écart», termine Wolff. «Nous avons dix jours (avant le GP de France du 18 au 20 juin). Le championnat est très, très ouvert, ça n'est que le début (le calendrier prévoit 23 GP, si la situation sanitaire le permet). Il faut faire en sorte que la frustration passe et que la satisfaction vienne».