Thomas Lüthi entame à 34 ans sa 19e saison complète en championnat du monde. Après un millésime 2020 décevant, le Bernois doit absolument se reprendre. Mais cela ne sera pas évident.
Lüthi a disputé chaque saison depuis l'apparition des Moto2 en 2010 (à la place des 250 cm3), exception faite de son passage totalement raté en MotoGP en 2018. Son retour l'année suivante avait fait taire ses détracteurs puisqu'il avait gagné un Grand Prix et terminé sur le podium du championnat (3e).
Mais 2020 n'a de loin pas été du même tonneau: le vétéran suisse n'est pas monté une seule fois sur le podium et est retombé dans l'anonymat du milieu de peloton avec une 11e place au championnat. Il est bien conscient qu'il ne pourra pas se permettre une nouvelle année aussi négative, sans quoi les appels à la retraite risquent de se faire de plus en plus entendre.
17 victoires en GP
Lüthi ne veut pour l'instant pas évoquer son éventuelle fin de carrière. Le feu et la passion de la moto sont toujours présents en lui, et il croit fermement pouvoir redresser la barre. Son palmarès riche notamment d'un titre de champion du monde (125 cm3 en 2005) et de 17 victoires en Grand Prix parle pour lui. Quand il est en confiance, le Bernois est capable de livrer la marchandise.
Il repart au combat avec une nouvelle équipe, le team espagnol SAG qui engage des Kalex. Mais les premiers essais n'ont pas été très prometteurs. «Nous ne sommes pas encore où nous voulons être», a avoué Lüthi, qui n'a pas trouvé les bons réglages sur sa machine. Plus inquiétant, son coéquipier néerlandais Bo Bendsneyder, qui n'a jamais brillé en 49 courses de Moto2, s'est régulièrement montré plus rapide que lui.
Lors des derniers tests au Qatar, sur le circuit de Losail qui accueillera les deux premières courses de la saison, Lüthi n'a obtenu que le 20e chrono à une seconde du meilleur, l'Anglais Sam Lowes, alors que Bendsneyder se classait 6e.
Trouver des solutions
«C'est clair que je m'attendais à être plus rapide. Mais l'écart est plus faible que ce qui apparaît sur la fiche des temps. La vitesse et le rythme de course sont meilleurs que les chronos sur un seul tour», explique le pilote.
Pouvoir «claquer» un temps sur un tour est néanmoins primordial pour les qualifications, afin de ne pas partir trop loin des premiers le jour de la course. «Nous devons progresser et trouver des solutions dans les réglages afin que je sois mieux placé en qualifications», admet Thomas Lüthi.
Il essaie de ne pas céder à l'impatience. «Je dois me relaxer et ne pas laisser de place à la nervosité. Les progrès vont se mettre en place.» Dans la configuration actuelle, un top 10 dimanche soir à Losail pourrait déjà être considéré comme un premier pas vers une amélioration.