Retraité des circuits depuis dimanche, le légendaire pilote italien Valentino Rossi s'attend à être rattrapé par la nostalgie et à passer quelques mois difficiles. Logique, quand on a vécu 26 années d'émotions fortes.
«Je regrette déjà d'avoir décidé d'arrêter», a déclaré, en ne plaisantant qu'à moitié, Valentino Rossi peu après son 432e et dernier Grand Prix, à Valence. «Les prochaines semaines, les prochains mois seront difficiles, surtout en mars, quand la nouvelle saison démarrera.»
Le paddock a fêté comme il se doit le petit génie de Tavullia, extraordinairement populaire et toujours resté proche des gens malgré son incroyable palmarès marqué par 89 succès dans la catégorie reine.
«Plus populaire»
Quelle est la chose la plus positive que vous retiendrez de votre carrière? A cette question, posée jeudi lorsque Rossi a présenté les neuf motos sur lesquelles il est devenu champion du monde, «Il Dottore» a répondu: «Le fait d'avoir incité un grand nombre de gens à suivre la MotoGP. J'ai contribué à rendre ce sport plus populaire, plus important et meilleur dans le monde entier.»
Comme tout très grand champion, Rossi (42 ans) est fier de laisser une trace. «C'est sympathique de pouvoir dire que je suis devenu d'une certaine manière une icône dans mon sport.» L'homme, à l'image par exemple d'un Michael Jordan ou d'un Roger Federer, est reconnu dans le monde entier.
Rossi a évolué depuis le tournant du siècle (2000) jusqu'à aujourd'hui dans la catégorie reine, après quatre saisons où il a fait ses gammes en dessous. Une telle longévité est exceptionnelle. Et Rossi a mis un point d'honneur à finir son dernier Grand Prix à Valence dans le top 10 (10e au guidon de sa Yamaha), son meilleur résultat de la saison. Hors de question pour lui de se retirer sur une fausse note.
A côté d'un dixième sacre
Plusieurs dizaines de milliers de fans ont fêté tout le week-end autour du circuit Ricardo Tormo, dont une bonne partie s'était pressée aux portes dès 7h du matin pour faire durer le plus longtemps possible ce dernier moment de bonheur à proximité de leur champion. L'ambiance était un mélange d'euphorie et de mélancolie, déjà. Le public ne reverra plus son idole sur deux roues. Peut-être sur quatre roues, mais ce ne sera plus la même chose.
Rossi nourrit-il un regret? «Celui de n'avoir pas remporté un dixième titre», a-t-il confié. «Mon niveau était élevé, même après mon dernier sacre en 2009. Une dixième couronne m'aurait permis de boucler la boucle. J'ai beaucoup lutté pour y arriver. Mais ça n'a pas voulu.
Quatre fois, entre 2014 et 2017, l'Italien a été proche de ce dixième sacre (2e du général). Mais l'Italien ne s'appesantit pas: «J'ai eu une très belle carrière. Je ne voudrais rien changer.»