En trois Grands Prix, Max Verstappen est passé de deux points de retard à 19 d'avance sur Lewis Hamilton en tête du Championnat du monde de Formule 1, mais aucun des protagonistes n'ose penser que la messe est dite.
«La course est encore longue. Bien sûr, ça a l'air en bonne voie mais tout peut changer très rapidement», rappelait d'ailleurs le Néerlandais après avoir gagné au Mexique dimanche son deuxième Grand Prix successif et le neuvième cette saison (contre cinq à son rival britannique).
Mercedes a certes surpris en dominant les qualifications à Mexico, avec le Finlandais Valtteri Bottas devant Hamilton, mais le succès de Verstappen était attendu au vu de la domination de Red Bull ces dernières années sur le circuit des Frères Rodriguez.
L'écurie autrichienne était même tellement plus rapide dimanche que, pour le patron de Mercedes Toto Wolff, la deuxième place de son pilote est presque une victoire. «C'est plutôt la troisième (derrière les deux Red Bull, ndlr) qui était à notre portée», estime-t-il.
«Réaliste»
Et par la suite ? «Je suis un réaliste mais j'aime le sport automobile car tout peut arriver. Aucun d'entre nous ne va quitter le circuit en pensant que les choses nous échappent», martèle l'Autrichien. «Il reste quatre courses, quatre victoires à prendre, quatre abandons potentiels et nous allons continuer à nous battre.»
«Il reste 107 points à prendre au maximum donc on est loin du compte», abonde son homologue chez Red Bull Christian Horner. «La fiabilité va être cruciale, il faudra tout réussir tous les week-ends, la stratégie, les arrêts au stand...»
«Gagner chaque course»
Hamilton, lui, reconnaît que «19 points, c'est beaucoup» et dresse son plan de bataille. «Naturellement, je dois gagner chaque course car il nous faut ces points pour essayer de revenir», dit le septuple champion du monde en quête d'une huitième couronne record. «C'était déjà le cas ce week-end et lors des courses précédentes.»
«Mais... ils sont juste trop rapides», ne peut-il que constater. «Je donne absolument tout ce que j'ai et ça n'est pas suffisant pour le moment. (...) S'ils gardaient la même vitesse lors des prochains GP, nous serions en difficulté.»
Or, jusque-là cette saison, Red Bull a été souvent le plus véloce. Et ce dès les essais hivernaux, où l'écurie autrichienne a surpris en surclassant les septuples champions en titre pilotes et constructeurs.
L'écurie aux taureaux s'est aussi imposée sur des circuits promis à Mercedes, à commencer par Austin (USA) fin octobre, ce qui pourrait s'avérer le tournant de la saison si Verstappen était sacré.
La prochaine manche, au Brésil cette semaine, s'annonce de nouveau propice à un succès de Red Bull. La preuve, le Néerlandais est le dernier à s'y être imposé en 2019.
Problème de fiabilité réglé
Mais Wolff n'abdique pas. «Nous quittons au Mexique un circuit que nous considérions comme l'un des pires pour nous. Le Brésil ne nous a pas été beaucoup plus favorable par le passé mais je crois qu'on peut au moins avoir une voiture solide là-bas, être plus proche d'eux.»
C'est important aussi pour le classement des constructeurs, où Mercedes est passée de 23 à une seule longueur d'avance sur sa rivale.
Bonne nouvelle pour le constructeur allemand, le problème de fiabilité moteur auquel il est confronté depuis septembre semble réglé. «Nous sommes sur une bonne trajectoire», assure Wolff.
Subtilité du week-end brésilien: c'est le troisième et dernier cette saison à comporter le samedi une course sprint qualificative déterminant la grille de départ de la course principale le dimanche et offrant des points au trois premiers (de 3 à 1).
La suite est une plongée dans l'inconnu avec deux circuits visités pour la première fois, au Qatar (21 novembre) et en Arabie saoudite (5 décembre), avant la traditionnelle finale d'Abou Dhabi (12 décembre).