Portrait d’un magnat Florentino Pérez, l’homme qui a mis le Real sur le toit du monde

ATS

30.5.2024 - 15:13

Architecte de tous les succès du Real Madrid depuis plus de 20 ans, son puissant président Florentino Pérez est devenu l'un des hommes les plus influents d'Espagne. Tant au niveau sportif, économique que politique.

Florentino Pérez devant les trophées gagnés du Real.
Florentino Pérez devant les trophées gagnés du Real.
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Il a placé son club comme une référence mondiale à tous les niveaux. Sa gestion est admirée de tous, son armoire à trophées est pleine à craquer, mais il ne compte pas s'arrêter là.

«Le capitaine ici s'appelle Florentino Pérez. Les autres, nous ne sommes que des marins», résumait l'entraîneur madrilène Carlo Ancelotti après la qualification de son équipe pour sa 18e finale de Ligue des champions, la septième sous la présidence de l'homme d'affaires espagnol.

Businessman dont la fortune est estimée à 1,8 milliards d'euros, Florentino Pérez règne en maître sur la «Maison blanche» et sur le géant du BTP et des services ACS (Activités de construction et services), un groupe pesant près de 35 milliards d'euros de chiffre d'affaires. A 77 ans, cet habile négociateur, très doué en relations publiques, gère depuis les coulisses ces deux géants européens avec le même objectif: l'excellence.

Marque mondiale

Sur le plan sportif, il est déjà le président le plus titré de l'histoire du géant espagnol avec 33 trophées, un de plus que le légendaire Santiago Bernabéu, dont 6 Championnats d'Espagne, et 6 de ses 14 Ligues des champions. Sans compter les multiples succès de l'équipe de basket qui règne sur l'Europe depuis plus d'une décennie.

Mais son héritage va au-delà des coupes argentées: l'ex-ingénieur a fait du Real Madrid une marque mondiale, respectée et connue de tous, tout en préservant son identité et son modèle basé sur ses «socios» (abonnés-actionnaires).

Il est aussi gravé dans la pierre de deux derniers chefs d'oeuvre, le stade Santiago Bernabéu rénové, modernisé et enveloppé d'un écrin metallique, avec une pelouse rétractable pour permettre l'organisation d'événements sportifs et culturels, et le centre d'entraînement de Valdebebas, qui va bientôt porter son nom.

Son empreinte est présente désormais jusque dans les pays du Golfe, où le Real Madrid a inauguré un immense parc d'attractions près de Dubai. «La mission de Florentino Pérez est accomplie» estime le journal madrilène «OK Diario». «Le jour où il quittera la présidence, il pourra dire très calmement qu'il a laissé un héritage légendaire qui le place comme le meilleur président de l'histoire.»

Mbappé pour une nouvelle ère

«Socialement, le club continue d'appartenir à ses membres, économiquement, le nouveau Santiago Bernabéu sera une machine à gagner de l'argent et sportivement, il a bâti la meilleure équipe du monde pour la prochaine décennie avec la (prochaine) signature de Kylian Mbappé», estime le média espagnol.

L'arrivée de la star de l'équipe de France, considéré comme le meilleur joueur du monde, ferait en effet encore franchir un cap au club merengue, orphelin d'un attaquant vedette depuis les départs de Cristiano Ronaldo et Karim Benzema.

Réputé dépensier et connu pour avoir réalisé quelques-uns des transferts les plus chers de l'histoire, Florentino Pérez tente depuis plusieurs années d'arracher Mbappé à Paris et à la France pour en faire le visage de son Real globalisé, promis à une nouvelle ère de domination sur le football européen.

Son rêve de Super Ligue

Son plus grand souhait? Que cette nouvelle ère soit celle de la Super ligue, projet de compétition semi-fermée censée supplanter la Ligue des champions organisée par l'UEFA pour «sauver le football», le rendre plus accessible aux supporters et mieux rémunérer les grands clubs qui y participeraient.

«Le football traverse une crise sans précédent et très grave. Soit nous réagissons, soit il ne survivra pas tel que nous le connaissons aujourd'hui. Le principal problème est une série de dirigeants qui ne pensent pas aux supporters», avait expliqué le président merengue en novembre. «Nous devons rendre le football télévisé moins cher. C'est un non-sens de faire payer plus de 100 euros et d'obliger les gens à payer 10 % du salaire minimum pour le regarder», a-t-il ajouté.

Seul défenseur de cette nouvelle compétition avec son rival barcelonais Joan Laporta, Florentino Pérez a connu un premier succès clé lundi lorsque la justice espagnole a estimé que la FIFA et l'UEFA ont «abusé de leur position dominante» en s'opposant à la Super Ligue, crédibilisant son combat.