Alain Geiger Alain Geiger: "J'ai senti mes joueurs sur la retenue"

ATS

20.6.2020

Sans aucun repère - «comme pratiquement tous mes confrères» -, Alain Geiger entamera dimanche le sprint final d'un championnat qui est, pour l'instant, celui de tous les bonheurs pour le Servette FC. A l'entraîneur grenat de maintenir ce sentiment de plénitude qui accompagne le parcours du néo-promu.

Alain Geiger: "Dimanche, on ne disputera pas la 24e journée, mais la première d'un nouveau championnat."
Alain Geiger: "Dimanche, on ne disputera pas la 24e journée, mais la première d'un nouveau championnat."
Keystone

Le dernier souvenir – lumineux – laissé par le Servette FC fut cette deuxième mi-temps magnifique au Parc Saint-Jacques le 23 février pour revenir de 0-2 à 2-2 devant le FC Bâle. «On en était à la 23e journée. Les joueurs avaient eu 22 matches dans les jambes pour bâtir quelque chose de très intéressant, souligne Alain Geiger. Dimanche lors de la venue de Lugano, on ne disputera pas la 24e journée, mais la première d'un nouveau championnat. Et cela change tout!»

La hantise de la blessure

Les deux défaites sans appel concédées lors des matches amicaux – 3-0 contre Neuchâtel Xamax et 6-0 devant Stade Lausanne-Ouchy – n'alarment pas vraiment Alain Geiger. «Je n'avais que 50 % du groupe à ma disposition lors de ces deux rencontres, souligne-t-il. Et j'ai senti mes joueurs sur la retenue. Ils avaient peur de se blesser juste avant la reprise.»

Au sein d'une formation qui n'avait tourné qu'à 14 ou 15 joueurs lors de la première parte de la saison, la hantise de la blessure est bien réelle dans le vestiaire. «L'équipe se sent bien ainsi avec ce contingent serré, remarque Alain Geiger. Mais il ne faudra pas déplorer trop de blessés. Je rappelle que notre mauvaise période à l'automne a coïncidé avec les absences de Gaël Ondoua et de Timothé Cognat.» Le départ de l'ailier coréen Jung-Bin Park n'a par ailleurs pas été compensé.

Pour trouver quelques certitudes avant ce grand saut dans l'inconnu, Alain Geiger a suivi attentivement le «restart» de la Bundesliga. «Les équipes ont mis quelques matches avant de trouver leur rythme, note-t-il. Le fait que les équipes à domicile éprouvent davantage de difficultés à s'imposer dans le contexte du huis clos n'est pas surprenant. Le rôle du 12e homme n'est plus tenu. Or, c'est lui qui pousse parfois le joueur à dépasser ses limites.»

«Il y aura moins de tricheurs»

Pour Alain Geiger, l'une des difficultés sera pour les joueurs d'être en mesure de faire un effort plus marqué sans que le contexte ne s'y prête réellement. «Par ailleurs, le huis clos revêt un aspect positif dans la mesure où un joueur ne pourra plus jouer avec le public pour influencer l'arbitre, poursuit Alain Geiger. Il y aura moins de tricheurs, moins de simulation.»

L'objectif du Servette FC est de conserver sa quatrième place qui lui ouvrira les portes du tour préliminaire de la Ligue Europa si Bâle ou les Young Boys remportent la Coupe de Suisse. Avec son petit matelas de cinq points sur le FC Lucerne, on veut croire que cet objectif n'est pas démesuré. La sagesse de leur entraîneur, l'homme aux 112 sélections qui a tout vu et tout connu, aidera les Servettiens à bien faire la part des choses dans ce sprint final où, nous assure-t-on, une certaine folie sera au rendez-vous.

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