Super League "Arrêter la saison ? Nous n'y gagnerions rien"

ATS

30.10.2020

Un seul match de Super League pourra se disputer ce week-end. La faute aux quarantaines qui s'additionnent et qui interrogent toujours plus la poursuite du championnat.

La Swiss Football League n'envisage pas d'arrêter le championnat.
La Swiss Football League n'envisage pas d'arrêter le championnat.
Keystone

Tous les yeux seront tournés vers Saint-Gall-Bâle, dimanche à 16h00. L'affiche est belle, les suiveurs ne pourront pas se plaindre. Surtout, ce sera le seul match à se mettre sous la dent. Celui qui a (pour l'instant, soyons prudents) résisté aux cas de coronavirus et à ses quarantaines, même si Bâle a déjà pas mal donné dans ce domaine. Le FCB n'a plus joué de match officiel depuis le 4 octobre, pendant que Saint-Gall devrait pouvoir être le seul club à se targuer d'un 100% des matchs disputés.



Young Boys aurait aussi dû être dans ce cas-là, mais son déplacement de dimanche à Lugano a été reporté. Deux joueurs tessinois ont en effet été testés positifs ces derniers jours, six autres ont été placés en quarantaine. Vaduz est lui en quarantaine depuis le début de semaine.

A Servette, l'infection de l'entraîneur Alain Geiger, après celles de Jérémy Frick et Anthony Sauthier, a entraîné une salve de tests sur toute l'équipe. Verdict? Cinq cas supplémentaires (deux membres du staff et trois joueurs), l'ensemble de l'équipe mis en quarantaine par le médecin cantonal et donc la rencontre de samedi contre Zurich renvoyée. C'est la seconde journée consécutive que les Grenat ne peuvent pas disputer. La semaine dernière, ils avaient été «victimes» du même sort imposé au FC Sion.



Un concept sanitaire «dépassé»

La situation actuelle, avec seulement six équipes «aptes» à jouer (Sion ne peut reprendre l'entraînement que samedi), dit beaucoup de ce championnat à vitesses différentes. Chacun avance à son rythme, et toute rencontre pouvant se disputer semble bonne à prendre. Même si cela se corse.

«C'est notre nouvelle réalité et il faut faire avec», constate Vincent Steinmann, directeur commercial du Lausanne-Sport, qui aurait dû recevoir Vaduz samedi. Un LS supposé affronter Lugano dans une semaine. «Pour peu que ce match aussi soit annulé, nous aurons passé un mois et demi sans jouer, avec la trêve internationale qui arrive», fait remarquer le Vaudois.

En terme d'équité, il y a mieux à faire. La Super League pourra difficilement résister encore longtemps. «Aujourd'hui, nous avons une nouvelle vague qui nous submerge à la vitesse grand V, ajoute Vincent Steinmann. Cela nécessite une prise de position de la Swiss Football League (SFL) et des clubs. Il faut bien constater que le concept sanitaire de la Ligue est actuellement dépassé et n'est plus en phase avec la réalité.» Entre la SFL et les clubs, les discussions commencent et il semble indispensable de réagir.

A Sion, Christian Constantin s'est déjà plusieurs fois exprimé en faveur d'une interruption du championnat. Il était bien seul, même quand le Conseil fédéral a décidé du huis clos pour toutes les rencontres. Mais la question n'est plus que financière. Elle n'épargne désormais plus la santé des joueurs et remet directement en cause la bonne tenue des compétitions sportives. Servette reste favorable à leur poursuite, mais ne souhaite pas s'épancher sur la situation.

La SFL pointe les quarantaines

Forcément, le flou règne. Les championnats doivent-ils être désormais suspendus? Ou peut-on partir sur une saison où les matchs s'étaleront au fil des semaines, dans un ordre parfois disparate? Les différents acteurs sont mis au défi de trouver des solutions convenables. Sachant que trouver des dates résultera parfois d'un sacré casse-tête. «Nous essayons à chaque fois de rejouer le plus vite possible», explique Philippe Guggisberg, porte-parole de la SFL.

Pour la Ligue, une pause n'a rien d'idéal: «Nous n'y gagnerions rien. Il y aura toujours plus de matchs à jouer, de dates à trouver. Et les joueurs doivent de toute façon continuer à exercer leur profession, à s'entraîner.» La SFL aimerait surtout échapper aux quarantaines généralisées aux équipes entières: «Ces règles vont loin, relève Guggisberg. Avant la saison, nous avions parlé avec le président des médecins cantonaux, qui nous avait assurés que notre concept de protection permettait d'éviter les quarantaines. Aujourd'hui, la pratique semble différente et nous demandons une réglementation nationale.»

L'instance faîtière a donc écrit à tous les médecins cantonaux, afin de les alerter sur les problèmes engendrés par ces quarantaines adressées aux équipes entières et pour leur rappeler les accords passés avec les autorités cantonales et l’OFSP. Entre-temps, le concept actuel a été renforcé durant la semaine: désormais, les joueurs ne peuvent plus manger à plus de quatre à table et doivent également porter les masques en salle de fitness. Suffisant pour continuer à jouer?

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