Ballon d’Or Le monde du football salue le sacre de Benzema

ATS

18.10.2022 - 11:58

«Or pur», «Eternel Benzema», «Karim a montré la voie»... Le sacre de Karim Benzema, élu Ballon d'Or 2022, a été unanimement salué sur la planète football.

Le sacre de Karim Benzema, élu Ballon d'Or 2022, a été unanimement salué.
Le sacre de Karim Benzema, élu Ballon d'Or 2022, a été unanimement salué.
KEYSTONE

C'est un accomplissement pour l'attaquant français du Real Madrid qui a longtemps suscité les débats les plus enflammés. De Madrid à Londres, de l'Italie au Brésil, figures du ballon rond et médias sportifs ont applaudi la consécration du buteur madrilène lundi soir à Paris, où l'Espagnole Alexia Putellas (FC Barcelone) a pour sa part conservé le Ballon d'Or féminin pour la deuxième année consécutive.

«C'est le jour de féliciter les gagnants du Ballon d'Or France Football, Karim Benzema et Alexia Putellas», a écrit la légende brésilienne Pelé sur son compte Instagram. «Vous êtes des exemples qui inspireront les futures générations qui aiment le football. Merci pour le spectacle».

Superlatifs

C'est évidemment en Espagne, où évoluent Benzema (34 ans) et Putellas (28 ans), que les superlatifs sont les plus retentissants. «Bain d'Or», titre en première page le quotidien sportif As, tandis que son concurrent Marca place les deux lauréats en Une avec ce gros titre résumant l'assentiment général: «De justice et d'or».

«Eternel Benzema», complète en pages intérieures Marca, le quotidien le plus lu d'Espagne. «Karim Benzema a enfin reçu la récompense qu'il désirait tant et qui est arrivée lorsque c'était le plus difficile, après 14 ans au Real».

Car l'époque n'est pas si lointaine où Benzema était critiqué en France pour ses démêlés extrasportifs (affaire «Zahia» et affaire de la «sextape") et éreinté en Espagne pour son incapacité supposée à être un digne no 9 au Real, à savoir un buteur insatiable.

«Ne pas rester sur les échecs»

L'intéressé ne s'est jamais arrêté à ces considérations, porté par un caractère rare à ce niveau, malgré le crève-coeur de sa mise à l'écart de l'équipe de France jusqu'à son retour en grâce en 2021. «Il ne faut pas rester sur les échecs», a-t-il dit après son trophée. «Tu les gardes, tu y penses, mais c'est une force mentale pour moi, pas des remords».

C'est que l'attaquant de Bron, en banlieue lyonnaise, a toujours conçu le football comme un jeu collectif et s'est longtemps mis au service des autres, en particulier de Cristiano Ronaldo, cinq fois Ballon d'Or.

Un trait de caractère relevé par Henry Winter, chef de la rubrique football du vénérable quotidien britannique The Times, qui a voté en faveur du Français: «c'est génial de voir Benzema récompensé. Il ne fait que donner, donner et être performant au plus haut niveau et pourtant il est rarement apprécié à sa juste valeur. Jusqu'à maintenant», résume-t-il.

D'ailleurs, une fois débarrassé de l'ombrageux Ronaldo en 2018, «KB9» a commencé à donner sa pleine mesure, jusqu'à l'apothéose de sa saison 2021-2022, avec 44 buts en 46 matches de club.

«Apothéose»

«Une fois Cristiano parti (...), il a endossé la responsabilité des buts et du leadership», résume pour As l'éditorialiste Alfredo Relaño, juré espagnol du Ballon d'Or. «C'est une histoire curieuse de maturité pour un joueur hors normes à l'air indolent lors de ses premières années».

Même la presse barcelonaise, pourtant peu encline à encenser les joueurs du Real, se rend à l'évidence: «Or pur», titre Mundo Deportivo, affichant en Une Putellas et Benzema qui «ont régné sur le gala du Ballon d'Or».

La campagne victorieuse de Benzema en Ligue des champions, avec 15 buts marqués jusqu'au sacre à Saint-Denis face à Liverpool (1-0), lui a gagné bien des suffrages, comme l'explique Paolo Condo, membre italien du jury. «Karim a montré la voie dans les moments décisifs du parcours le plus difficile jamais affronté par un vainqueur du tournoi», écrit le journaliste de La Repubblica.

Et tous attendent désormais de voir ce que Benzema pourra faire avec les Bleus à la Coupe du monde au Qatar (20 novembre-18 décembre), quatre ans après avoir manqué le sacre français en Russie.

«Ce Ballon d'Or ressemble à une apothéose, mais encore à une promesse», peut-on lire dans un éditorial du quotidien français L'Equipe signé Vincent Duluc. «Il lui reste une Coupe du monde pour laisser enfin une trace véritable dans une phase finale avec les Bleus».