Le président de la FIFA Gianni Infantino, visé par une procédure pénale en Suisse, «pense qu'il est intouchable», a estimé son prédécesseur déchu Sepp Blatter. L'ancien président (1998-2015) appelle à l'ouverture d'une enquête par la Commission d'éthique de l'instance.
A la tête de la FIFA depuis 2016, M. Infantino «est parti dans une situation où il pense qu'il est intouchable. C'est de la mégalomanie», a jugé M. Blatter.
Le patron du football mondial est visé depuis le 30 juillet par une procédure pénale en Suisse. Le procureur fédéral extraordinaire estime qu'il y a des «éléments constitutifs d'un comportement répréhensible en rapport avec la rencontre entre le procureur général Michael Lauber, le président de la FIFA et le premier procureur du Haut-Valais», Rinaldo Arnold, ami d'enfance de Gianni Infantino.
Les infractions concernant M. Infantino sont «l'incitation à l'abus d'autorité», à la «violation du secret de fonction» et à l'«entrave à l'action pénale».
Dans une lettre récente aux 211 fédérations membres de la FIFA, M. Infantino a de nouveau expliqué que ces rencontres, pour lesquelles il n'existe aucune trace écrite «n'étaient en aucun cas secrètes et certainement pas illégales» et que «aucun élément tangible ni aucune base factuelle» ne vient étayer cette procédure pénale.
Pour M. Blatter, lui-même visé par une procédure pénale et suspendu (jusqu'en 2021) par la justice interne de la FIFA pour un paiement controversé de 2 millions de francs suisses à Michel Platini, la Commission d'éthique de l'instance «devrait tout de suite ouvrir une enquête et le communiquer comme ils l'ont fait contre moi».
Mais pour le Valaisan, cette Commission d'éthique «n'est pas indépendante», car «Infantino a verrouillé les organes de contrôle et c'est très inquiétant». En juin, l'enquête contre M. Blatter concernant le paiement des 2 mio de francs a été étendue à M. Platini. A ce titre, M. Blatter sera entendu par la justice suisse le 1er septembre et M. Platini la veille.