Inka Grings «Certaines joueuses commencent à désespérer»

ssch, ats

25.9.2023 - 09:24

L'équipe de Suisse dames défie mardi l'Espagne, championne du monde, pour son deuxième match dans la Ligue des nations. La sélection d'Inka Grings ne semble pas en mesure de prendre sa revanche sur le 8e de finale du Mondial, mais il n'y a pas que les résultats qui comptent dans cette compétition.

L’équipe de Suisse d’Inka Grings défie l’Allemagne.
L’équipe de Suisse d’Inka Grings défie l’Allemagne.
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Keystone-SDA, ssch, ats

Au final, Inka Grings a répété inlassablement les mêmes mots après ses onze matches à la tête de l'équipe de Suisse. Son équipe a fait des efforts et a même pu parfois exercer une pression sur ses adversaires, mais malheureusement, il lui a manqué la précision dans les moments décisifs et la dernière détermination pour marquer.

Battue 1-0 par l'Italie vendredi, la Suisse a pris un très mauvais départ dans la nouvelle Ligue des nations. Une défaite contre l'adversaire présumé le plus faible du groupe augmente significativement la pression sur les joueuses d'Inka Grings et rend l'objectif de maintien en 1re division encore plus difficile à atteindre: deux des meilleures équipes de la dernière Coupe du monde, l'Espagne et la Suède (3e), font partie de cette poule.

Chantier offensif

La sélection de l'ASF n'a marqué que huit buts depuis qu'Inka Grings a pris ses fonctions au début de l'année. Un chiffre qui montre où se situe le plus grand chantier de cette équipe. Les problèmes offensifs ne sont pas un fait nouveau, et pourtant ils sont toujours un sujet de préoccupation. En premier lieu pour Inka Grings, qui fut l'une des attaquantes les plus prolifiques du monde.

On demande régulièrement à l'Allemande la recette miracle pour marquer des buts. Elle qui a été six fois meilleure buteuse de la Bundesliga allemande, deux fois meilleure buteuse lors d'un championnat d'Europe, devrait le savoir. Elle devrait pouvoir débloquer le jeu offensif suisse.

«De telles problématiques font partie du sport de compétition», dit-elle avant la deuxième apparition des Suissesses en Ligue des Nations. «Le plus important est d'en tirer des leçons», dit la technicienne de 44 ans, qui ajoute que les joueuses se font beaucoup de soucis et se mettent sous pression, que certaines commencent à désespérer face aux difficultés persistantes dans le jeu vers l'avant. «Mais je ne peux absolument pas leur en vouloir.»

Le pèlerinage comme symbole

Inka Grings évoque la phase finale du match contre l'Italie, lorsque les Suissesses ont tout à coup réussi à se créer des occasions et ont failli égaliser par Alayah Pilgrim. L'attaquante de 20 ans permet d'illustrer l'importance de cette nouvelle compétition – et donc aussi un acte d'équilibre exigeant que Grings et son staff doivent maîtriser.

Car il s'agit d'une part de succès sportif. Les quatre meilleures équipes de la ligue A se qualifient, de manière analogue au format des hommes, pour un tournoi final à quatre où deux places seront attribuées en février 2024 pour le tournoi olympique à Paris. Les derniers du groupe sont relégués en 2e division.

D'autre part, ces matches-tests dans des conditions de compétition doivent aussi permettre d'intégrer de nouvelles joueuses. Outre Pilgrim, Smilla Vallotto (19 ans) a fêté vendredi ses débuts avec la Suisse. Grings dit vouloir permettre aux jeunes joueuses d'acquérir de l'expérience, afin aussi d'augmenter la concurrence. «C'est la seule façon de s'améliorer.»

L'espoir de Wälti

Compte tenu du match à venir mardi à Cordoue contre l'Espagne, c'est une attitude cohérente dans la volonté d'élargir l'effectif et de répartir les responsabilités sur plusieurs épaules. Et pourtant, l'attitude est risquée si l'on se souvient de la prestation des Suissesses en 8e de finale du Mondial début août contre les Espagnoles, lorsqu'elles avaient montré leurs limites (1-5).

«Peut-être», suppose la capitaine Lia Wälti, «qu'elles vont maintenant nous sous-estimer un peu». La milieu de 30 ans mentionne en outre les troubles au sein de la fédération espagnole, qui n'a pu convaincre les joueuses de participer à la Ligue des nations qu'au dernier moment.

Peut-être que les Espagnoles ne sont pas tout à fait dans leur assiette. «Si une occasion de contre-attaquer se présente, nous devrons la saisir», dit Lia Wälti. Même sans l'attaquante-vedette Ramona Bachmann, qui n'a pas fait le voyage en Andalousie en raison d'une blessure à pied.

Ce n'est pas une bonne nouvelle lorsqu'on a l'intention de faire fonctionner une offensive qui balbutie. Mais Inka Grings, consciente du rôle de favorite clairement distribué, déclare: «Nous n'avons rien à perdre.»