Constantin Constantin: "J'ai utilisé cette démarche pour diviser le groupe"

Teleclub NL

13.4.2020

Dans une interview accordée au "Blick.ch", Christian Constantin est longuement revenu sur les difficultés que rencontrent les clubs et le FC Sion face à la crise sanitaire. Pour le président valaisan, les hautes instances du football en sont les principales responsables. 

Christian Constantin estime que les instances du football "n'ont pas fait leur travail."
Christian Constantin estime que les instances du football "n'ont pas fait leur travail."
Keystone

"Tout le football est aux soins intensifs!" Christian Constantin est longuement revenu sur la crise sanitaire liée au coronavirus et à ses répercussions financières sur le monde du football dans les colonnes du "Blick.ch".

Si aujourd'hui nombreux sont les clubs à se retrouver en difficulté, les Fédérations nationales et internationales en sont les principales responsables, selon le président du FC Sion. 

"Tout le monde pensait que le football était invulnérable", a-t-il expliqué, avant de pointer du doigt le fait que les instances du football ne soient pas assurées contre une situation exceptionnelle, telle qu'une pandémie. "L'UEFA et les associations nationales n'ont souscrit aucune assurance, malgré les sommes colossales en jeu en raison des droits TV."

"On demande aux dirigeants des clubs des dizaines de garanties. Mais les responsables des championnats, eux, n'ont pas fait leur travail en n'ayant pas pris les dispositions nécessaires en cas d'urgences. Et si, au sein de la Ligue, ils disent qu'ils n'ont pas trouvé d'assurance ou que celle-ci était beaucoup trop chère, je ne laisserai pas passer cela", a pesté le Martignerain, en ajoutant qu'il ne fallait pas "se chercher d'excuses" et qu'il n'allait pas "payer les erreurs des autres."

"Nous serions allés directement au cimetière"

Avec une saison à l'arrêt depuis plus d'un mois, la bonne marche des clubs helvétiques est mise à mal. Privés de revenus, certains pourraient voir leur existence être en danger. Du côté de la Porte d'Octodure également. "On peut se noyer même dans 30 cm d'eau. Pas seulement à 15 mètres. C'est bien pire pour les grands. Manchester United s'attend à une perte de 150 millions. C'est moins en Suisse. C'est pourquoi nous sommes aux soins intensifs, mais pas encore au cimetière", a imagé CC.

Le patron de la formation sédunoise a réaffirmé que la meilleure solution à court terme pour contrer les problèmes financiers était bien le recours au chômage partiel. "Nous serions allés directement au cimetière sans cela. Trois ou quatre mois de salaire complet sans revenu, pratiquement aucun club ne peut survivre à cela", a-t-il avoué.

Le FC Sion a été l'un des premiers en Suisse à l'avoir mis place. Mi-mars, l'actuel huitième de Super League s'était même permis de licencier neuf joueurs qui avaient refusé de s'y soumettre. L'Octodurien de 63 ans est revenu sur cet épisode et a justifié son choix. "J'avais une stratégie. Soit ces types disent oui et démontrent leur engagement envers le club. Soit ils disent non. Et donc j'ai utilisé cette démarche pour diviser le groupe. Au final, tous les joueurs sauf cinq ont accepté aujourd'hui le chômage partiel", a-t-il révélé.

Reste maintenant à savoir si la saison pourra bel et bien aller à son terme. Pour Constantin, c'est possible. Mais tout cela "sera extrêmement compliqué et coûteux". De plus, il n'imagine pas le championnat se terminer avec des matches à huis clos, qui "tue le produit football" et est "ridicule."

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