Coumba Sow est l'une des joueuses les plus importantes de l'équipe de Suisse qui dispute actuellement l'Euro dames. La milieu de terrain a déjà souvent inscrit des buts décisifs. Le réussir encore dimanche contre les Pays-Bas serait parfait...
La Suissesse a bien cru marquer à la 75e contre la Suède, mais sa tête a été sauvée. Peu après, les Suédoises ont signé le 2-1 décisif. Sow (27 ans) avait inscrit le premier but suisse du tournoi après 82 secondes lors de la rencontre face au Portugal (2-2).
Mais elle n'a pas pu vraiment se réjouir au terme du match, le nul étant considéré comme une déception. «Mais quand je l'ai revu ensuite à la vidéo et entendu le bruit du ballon qui frappait le filet, cela m'a quand même touché», a-t-elle avoué.
Cette réussite était sa 10e en équipe nationale, dont elle est devenue indispensable dans l'entrejeu. Elle avait aussi marqué un but décisif en barrage qualificatif retour contre la République tchèque, contribuant ainsi à permettre à la Suisse de venir en Angleterre cet été.
Jouer dans la rue
Le parcours de la Zurichoise a été atypique. Au début, son père a refusé qu'elle joue dans un club. Elle n'a rejoint le SV Höngg qu'à l'âge de 13 ans. Auparavant, la rue était son terrain de jeu.
Avec ses amis à Oerlikon, elle jouait durant des heures après l'école, ce qui lui a permis d'affiner sa technique. Parmi ce groupe se trouvaient de futurs professionnels comme Steven Zuber, Nzuzi Toko et les frères Rodriguez. «Tout ce que je maîtrise au niveau technique, je l'ai appris dans la rue», affirme-t-elle.
Il n'est pas étonnant que son idole soit Ronaldinho, l'une des stars du ballon rond quand Coumba Sow était enfant. «J'aurais bien voulu avoir une femme comme modèle, mais il n'y avait alors personne.»
Place importante
L'internationale suisse évolue à Paris depuis 2019 et elle constate chaque jour que le football féminin tient une place importante en France. Elle est donc toujours un peu déçue quand elle revient en Suisse et compare les choses. «C'est dommage de constater qu'on en est toujours en Suisse pratiquement au même point qu'il y a dix ans quand je jouais à Zurich.»
Sow évoque les infrastructures et la promotion de la relève, mais aussi le fait que les joueuses en Suisse doivent encore trouver un travail à côté de leur passion, le football ne leur donnant au mieux qu'un petit revenu supplémentaire, peu en rapport avec le temps consacré à taper le ballon.
Cette situation a fait que la Suisse a perdu du terrain en comparaison internationale depuis quelques années. «Je ne dois pas gagner des millions, je ne le souhaite pas. Mais il s'agit d'injecter des ressources dans la relève et les infrastructures et que les joueuses aient quelque chose pour leur après-carrière.»
Dimanche, la Suisse affrontera les Pays-Bas à Sheffield dans son troisième match. La victoire sera impérative pour passer en quarts de finale. Coumba Sow aura un soutien dans le camp adverse, puisque sa mère est néerlandaise.