Espéré depuis 1958, le doublé est à nouveau à portée de main des Young Boys. Ce dimanche au Wankdorf – coup d'envoi à 17h30 –, les Bernois entendent saisir l'occasion qu'ils avaient laissé filer il y a deux ans face au FC Zurich pour écrire enfin l'histoire.
Le triple champion de Suisse affronte le FC Bâle, le détenteur du trophée, dans une finale qui mettra un terme à une saison longue de près de 14 mois. Les Bernois n'ont plus gagné la Coupe de Suisse depuis un succès 4-2 en prolongations face au Servette FC acquis le 8 juin 1987. Depuis 33 ans, ils ont connu bien des déboires en finale, il y a deux ans face au FC Zurich bien sûr mais aussi à trois reprises devant le FC Sion, en 1991, en 2001 et en 2009 dans des rencontres au cours desquelles ils avaient mené 2-0 ou alors n'avaient pas pu exploiter une supériorité numérique pour s'incliner aux tirs au but.
Sans latéral droit
Quatre jours après avoir livré son premier match de la nouvelle saison dans le cadre du tour préliminaire de la Ligue des Champions, les Young Boys doivent donc rebasculer en mode 2019/2020 confrontés à un problème de taille: l'absence d'un véritable latéral doit. Aligné mercredi, Quentin Maceiras n'est pas qualifié pour cette finale alors que le titulaire de la saison dernière Saidy Janko est retourné au FC Porto après son prêt. C'est pourquoi Gerardo Seoane pourrait innover et opter pour une défense à trois. On ignore encore si Guillaume Hoarau figurera sur la feuille de match. La présence du Français, qui quittera le club après cette finale, n'est pas encore certaine.
Le FC Bâle est, lui aussi, confronté à des difficultés pour bâtir son onze. Eray Cömert, Arthur Cabral et Ramires doivent toujours respecter une quarantaine en raison du Covid-19 alors que Samuele Campo, qui en sort, est à court d'entraînement. Pour son dernier match à la tête du FCB, Marcel Koller est convaincu que son équipe peut créer la surprise. «Cette saison, nous avons été meilleurs que les Bernois lors des confrontations directes avec deux victoires et un nul contre une défaite», rappelle le Zurichois qui laissera sa place à Ciriaco Sforza.
«Notre saison n'a pas été si mauvaise...»
Mais face à un club dont la gouvernance autour de Christoph Spycher est louée par tous les observateurs, le FC Bâle trouvera-t-il les ressources sur le terrain pour faire oublier les errances de ses dirigeants ? Le président Bernhard Burgener doit faire face depuis des mois à la colère des fans qui lui reprochent de galvauder l'héritage de l'ancienne direction et d'avoir provoqué le départ de deux icônes du club, Marco Streller et Alex Frei.
«A Bâle, seul le titre de champion de Suisse compte, explique le président. Gagner la Coupe ne suffit pas pour les supporters, explique-t-il. Pourtant, notre saison n'a pas été si mauvaise que cela avec une troisième place en championnat, une qualification pour la finale de la Coupe et un quart de finale en Europa League...»
Le président promet toutefois des lendemains qui chantent. «Notre politique tournée vers la relève va bientôt porter ses fruits», dit-il tout en ajoutant que la santé financière du club n'est assurée que jusqu'en mars prochain. On le voit, c'est presque un abîme qui sépare aujourd'hui les deux finalistes