Une Coupe du monde tous les deux ans, envisagée depuis plusieurs mois par la FIFA, «diluerait» le «joyau» du football mondial. C'est ce qu'a assuré Aleksander Ceferin, patron de l'UEFA.
«Vous avez probablement entendu que la FIFA mène une étude de faisabilité» pour doubler la fréquence de sa compétition reine, a lancé le dirigeant slovène en ouverture de l'assemblée générale de l'Association européenne des clubs (ECA).
«Eh bien, nous pensons que le joyau qu'est la Coupe du monde tient précisément sa valeur de sa rareté. L'organiser tous les deux ans (...) diminuera sa légitimité et va hélas diluer la Coupe du monde elle-même», a-t-il argumenté.
Pour le patron de l'UEFA, qui avait balayé dès la mi-juin le projet «impossible» de la FIFA, les rencontres internationales et de clubs occupent «pleinement l'espace physique et commercial» du calendrier, qui ne gagnerait pas à être densifié.
«Nos joueurs n'ont pas besoin de passer encore plus de leurs étés en tournois épuisants, au lieu de se consacrer au repos et à la récupération», a plaidé M. Ceferin.
L'hostilité de l'UEFA aux manoeuvres de la FIFA était connue depuis des mois, l'instance européenne cherchant à faire de la place pour ses propres compétitions, en particulier depuis l'annonce en avril d'une nouvelle formule de la Ligue des champions à partir de 2024, avec 100 matches supplémentaires par saison.
Et après la trêve estivale, la guerre du calendrier international devrait reprendre de plus belle à l'automne: principal promoteur du Mondial tous les deux ans au sein de la FIFA, le Français Arsène Wenger a de nouveau défendu cette idée vendredi dernier auprès du quotidien «L'Equipe».
S'exprimant après Aleksander Ceferin, le patron du PSG et nouveau président de l'ECA, Nasser Al-Khelaïfi, a d'ailleurs estimé que la refonte du calendrier était «le plus urgent» des défis posés aux clubs, qui «supportent tous les risques» de la surcharge imposée aux joueurs.
«Les compétitions internationales ne peuvent étouffer les liens des supporters et des joueurs avec les clubs», ni amputer les «revenus vitaux» que les ligues tirent des championnats, a-t-il rappelé. Sans citer la FIFA, le dirigeant qatari a jugé que ce dossier nécessitait «un engagement honnête et pas des décisions unilatérales et intéressées».