Mercato Pour la Juventus, "dire adieu à Ronaldo est difficile à digérer"

ATS

28.8.2021 - 11:30

28.8.2021 - 11:30

Après avoir officiellement tourné la page Cristiano Ronaldo, parti vendredi à Manchester United, la Juventus a déjà commencé à vivre sans la star portugaise, devenue moins centrale dans les plans turinois, sur et en dehors du terrain.

Cristiano Ronaldo a quitté la Juventus pour Manchester United.
Cristiano Ronaldo a quitté la Juventus pour Manchester United.
Keystone

«CR7, l'heure des adieux», titrait vendredi matin la Gazzetta dello Sport, mettant un point final à l'aventure commencée à l'été 2018 avec le quintuple Ballon d'or.

Quelques heures plus tard, la Juventus acceptait le départ de Cristiano Ronaldo, alors sous contrat avec le club turinois jusqu'en juin 2022, pour Manchester United pour une somme avoisinant les 25 millions d'euros. Pour rappel, la Vieille Dame avait déboursé 115 millions d'euros pour l'attirer dans le Piémont en 2018.



La dernière image du Portugais sur une pelouse de Serie A restera donc celle de dimanche dernier à Udine (2-2) : Ronaldo torse nu, exultant pour un but dans le temps additionnel qui lui sera finalement refusé pour un hors-jeu millimétrique.

Comme un signe annonciateur, c'est du banc de touche, comme remplaçant surprise mais plutôt conciliant et souriant, qu'il avait d'abord vu la Juve débuter sa saison sans lui.

Quasi inamovible

Malgré l'importance de «CR7» au sein du club italien, le message envoyé par l'entraîneur Massimiliano Allegri était limpide : l'attaquant de 36 ans, sur lequel s'est appuyé le développement – sportif et commercial – de la Juve depuis 2018, n'était plus tout à fait au centre du projet bianconero.

Sur le terrain, Allegri avait décidé de confier les clés de l'équipe (et le brassard) à l'Argentin Paulo Dybala, 27 ans. Car l'avenir appartient désormais aux jeunes recrutés ces dernières saisons : Federico Chiesa, Dejan Kulusevski, Manuel Locatelli, Matthijs de Ligt...

La présence pesante de Cristiano Ronaldo, titulaire quasi inamovible et indispensable buteur des dernières saisons (101 buts en 134 matches), aura parfois été un frein au développement d'une nouvelle Juventus.



Les entraîneurs Maurizio Sarri (2019-20) puis Andrea Pirlo (2020-21) n'auront ainsi jamais réussi à renouveler le jeu d'une équipe trop dépendante des performances – et parfois des humeurs – de «CR7».

Hors du terrain, Ronaldo aura permis à la marque Juve de franchir un nouveau palier, tant en termes de visibilité mondiale que de revenus issus de la billetterie et du sponsoring, avec des contrats revus à la hausse avec Adidas et Jeep.

Mais il aura aussi pesé lourdement sur les finances, fragilisées par la crise sanitaire liée au Covid-19. «CR7» coûtait ainsi quelque 86 millions d'euros chaque année au club, entre son salaire hors normes (31 millions d'euros net, 57 mio d'euros brut) et l'amortissement de l'investissement consenti en 2018 pour le faire venir du Real Madrid (115 mio d'euros soit près de 29 mio d'euros par saison jusqu'en 2022).

Casting express

Au-delà des chiffres, la vraie déception du mariage Ronaldo-Juventus restera la Ligue des champions avec trois éliminations précoces (en quarts, puis en huitièmes de finale deux fois).

Or la «Coupe aux grandes oreilles» était clairement l'objectif partagé, entre un joueur qui rêve de conquérir un 6e Ballon d'or pour égaler son grand rival Lionel Messi et un club qui restait sur deux échecs en finale en 2015 et 2017.

«Le bilan nous dit que la Juventus a donné à Ronaldo davantage que ce que le grand no 7 a amené aux Bianconeri», tranchait la Gazzetta dello Sport dans un éditorial. «Dire adieu à Ronaldo est difficile à digérer pour tous, mais si personne n'est vraiment convaincu, c'est mieux de se quitter immédiatement.»

Le divorce a donc été acté vendredi avec l'officialisation du retour à Old Trafford du quintuple Ballon d'or portugais.

ATS