Le champagne a giclé. Dans les coursives du Stade de Genève vendredi, la déraison a eu son heure après la promotion validée en Super League de Servette après sa victoire contre Lausanne (3-1).
Quand Alexandre Alphonse, auteur du deuxième but qui a libéré le public genevois, n'a pas hésité à arroser la zone mixte du champagne de la victoire, Anthony Sauthier a lui parlé d'«apothéose». «C'est difficile à y croire, a souri le capitaine genevois. Après les deuxième et troisième buts, je n'étais plus trop dans le match, j'ai essayé de profiter, de regarder les supporters. Ce n'est pas tous les jours qu'il y a une telle ambiance.»
Car les 20'055 spectateurs qui ont répondu présent vendredi ont fait la fierté de beaucoup d'acteurs servettiens. Pour Alain Geiger, l'entraîneur de la remontée, cela compte particulièrement: «J'ai toujours été fier de pouvoir travailler à Servette, s'est félicité le Valaisan d'origine. C'est une libération pour toute une ville, pour notre ville, pour tous ceux qui aiment le Servette. Je suis très heureux d'avoir réveillé ce volcan.»
La nomination de l'ancien capitaine de l'équipe de Suisse avait surpris en début de saison. Il est donc un peu revanchard: «L'important n'est pas que les autres y croient, mais que j'y croyais profondément, souligne-t-il. J'étais persuadé que c'était une possibilité pour moi de renaître, d'apporter quelque chose à Servette.»
Mais dans l'esprit grenat, ce ne doit être que le début d'une nouvelle aventure, un échelon plus haut. «Nous allons appuyer sur les boutons dès lundi, a imagé le président Didier Fischer. Nous sommes prêts, il faut maintenant attaquer.» Référence est faite à l'ambition de se stabiliser en Super League.
Servette assure depuis plusieurs semaines plancher largement sur la question, avec un budget qui sera au minimum doublé (de 6 à 12 millions de francs). Et cela se fera toujours avec Fischer, soutenu par la Fondation Hans-Wilsdorf. Le président a en effet confirmé qu'il poursuivrait sa mission.