La VAR débarque dès ce vendredi sur les pelouses de Raiffeisen Super League. Êtes-vous prêts pour cette grande nouveauté ? Connaissez-vous toutes les spécificités cette assistance vidéo qui arrive en Suisse? Bluewin.ch vous a concocté un petit quiz afin de le savoir.
--> en-dessous du quiz, un petit "mode d'emploi" est disponible pour vous aider à répondre correctement à notre test.
Rendre plus de justice, mais sans trop d'interventionnisme. Tel est le credo de la VAR en Suisse, qui sera en vigueur dès la 1re journée de Super League ce week-end.
C'est donc là, dans la commune de Volketswil, bien nichée dans la banlieue zurichoise, que la Super League est appelée à devenir plus équitable. Au siège de la société de production NEP (qui produit les images du championnat), la SFL a érigé sa VOR (pour Video Operating Room), d'où seront visionnés tous les matchs de l'élite du football suisse.
A deux jours de Sion-Bâle qui ouvrira les feux de la saison 2019-20, la Ligue y a donc présenté son nouvel outil mercredi: la VAR. Déjà en vogue depuis plusieurs années dans les principaux autres championnats et compétitions internationales, l'assistance vidéo à l'arbitrage s'apprête à débarquer en Suisse. La fin des polémiques? C'est le but assumé. «Mais le 100% de réussite n'est pas possible», a prévenu le président de la SFL Heinrich Schifferle.
Une ligne claire
En fait, alors qu'elle a engendré maints débats ces derniers mois, la VAR version helvétique se veut plus conservatrice. «Elle n'interviendra qu'en cas d'erreur claire et évidente, a prévenu Hellmut Krug, le chef de projet arbitres VAR. Il faut qu'une décision soit définitivement fausse pour qu'elle produise un changement.» Comprendre là que les officiels ont reçu des consignes précises: une décision ne sera changée que si les images ne laissent aucune place au doute.
«En regardant ce qui se passait ailleurs, nous avons remarqué que lorsqu'on cherche à aller trop dans le détail, on fait des erreurs et on rend la VAR trop importante par rapport à la perception du jeu et du terrain», développe Christophe Girard, nouveau président de la Commission des arbitres. Traduction? «On n'interviendra pas sur des centimètres», embraye le Vaudois.
Dans les faits, cela revient à inverser la décision en cas de tromperie évidente sur l'une des quatre situations de jeu prises en charge par l'outil, à savoir les buts, les penaltys, les cartons rouge et l'identification d'un joueur.
La SFL ne veut pas des polémiques qui ont notamment émaillé la récente Coupe du monde féminine. Les orteils qui dépasseront de justesse ne seront plus forcément réprimés a posteriori, si l'arbitre-assistant n'a pas levé son drapeau pour un hors-jeu. Pareil pour les mains, dont il faut juger de l'intentionnalité. «Le bénéfice du doute doit primer», a clamé Sascha Amhof, responsable de la formation des arbitres à l'ASF. «Cela nous permet d'être prévisibles.»
Modifications de règlement
Car les arbitres suisses n'auront pas la tâche facile ces prochaines semaines. Il faudra s'adapter non seulement à la VAR, mais aussi aux quelques modifications de règlement décidées par l'IFAB (le board qui promulgue les lois du jeu).
Un exemple? L'obligation pour le gardien de garder au minimum un pied sur sa ligne de but lors d'un penalty adverse. Dans le cas contraire, celui-ci pourrait être retiré, surtout s'il a été manqué. Un domaine dans lequel la VAR suisse n'interviendra que si le dépassement est net.
Un bon moyen de se prémunir contre des débats sans fin, comme lors du dernier France – Nigeria au Mondial français. La théorie semble claire, la pratique parviendra-t-elle à la suivre?
Une VAR moins développée qu'ailleurs
Vingt-neuf contre six. La dernière finale de la Coupe du monde féminine entre les Etats-Unis et les Pays-Bas était «épiée» par près de trente caméras. L'idée: ne rien laisser passer et pouvoir se reposer sur un maximum d'angles de vue avant que l'arbitre central prenne la décision qu'il estime la plus juste possible.
En Suisse, les Fedayi San, Sandro Schärer et autres Alain Bieri n'auront que six prises de vues à exploiter (dix dans les matchs couverts par la SSR), de concert avec l'arbitre vidéo, lequel visionnera tout ça depuis la VOR (Video Operation Room).
«Ce n'est pas une mini-VAR, a affirmé Reto Häuselmann, le chef de projet, qui a coordonné l'implantation de l'outil en Suisse depuis octobre 2018. L'essentiel est d'avoir des caméras bien placées. Avec une derrière les buts et l'une à la hauteur de la surface de réparation, on peut déjà faire beaucoup.»
Son acolyte Hellmut Krug, chef de projet pour les arbitres, confirme: «Cela reste utile, promet l'Allemand qui a également occupé ce rôle en Bundesliga. Même avec un ou deux angles, on peut faire changer une décision.» Pourtant, la Super League fera avec moins que la plupart des autres championnats. Car la technologie sur la ligne de but et celle pour les hors-jeu n'ont pas été instaurées en raison de leur coût.
L'aide sera donc relative pour les vingt-huit officiels à avoir été formés: ils seront dix-huit VAR et dix assistants (les AVAR). Chacun des cinq postes de travail dispersés dans la VOR comporte trois places: une pour l'arbitre vidéo, une pour l'AVAR et une pour un technicien. Seul le premier est en contact direct avec l'arbitre principal. Et celui-ci demeure l'unique décideur.