Sur le plateau de nos collègues alémaniques de Teleclub, Marco Schällibaum, responsable actuel de la formation au FC Bâle, n'a pas hésité à critiquer le président du FC Sion, Christian Constantin. Au contraire, il n'a pas tari d'éloges envers l'entraîneur sédunois Stéphane Henchoz.
Après un début de saison plutôt poussif avec un point en deux matches, le FC Sion avait trouvé son rythme avec 5 victoires d'affilées en Super League. Cependant, cette jolie série a été stoppée mercredi dernier par le FC Saint-Gall (1-2). Même si les Sédunois sont rentrés de la capitale avec une nouvelle défaite face à YB ce week-end (3-2), le bilan de ce premier tour est plus que satisfaisant. Et le nouvel entraîneur, Stéphane Henchoz, y a joué un rôle majeur.
"Ce que Henchoz a fait pour Xamax, qui avait presque perdu (ndlr: le barrage de la saison dernière entre Xamax et Aarau), était magnifique", déclare Rolf Fringer, expert pour Teleclub. Et il n'en pense pas moins sur la situation actuelle de Henchoz avec le FC Sion: "Après les deux premiers matchs (de la saison Super League), il (Stéphane Henchoz) a également réussi à retourner la situation et a joué de façon plus offensive en changeant le système. Je suis convaincu que Christian Constantin lui fait confiance".
De son côté, Marco Schällibaum, ex-entraîneur d'Aarau, apprécie aussi le travail effectué par l'entraîneur du FC Sion: "Je pense que Stéphane est un très bon entraîneur. Il fait un très bon travail avec l'équipe. Pour terminer aux deux premières (ndlr: places du classement), ça ne sera certainement pas suffisant, notamment en raison de la qualité de l'équipe". Toutefois, il voit le FC Sion faire un bon exercice: "Je pense qu'ils seront classés entre la troisième et la cinquième place et c'est un succès pour un entraîneur de Sion qui pourrait être autorisé à y travailler un peu plus longtemps".
Schällibaum sait à quelle vitesse les choses vont à Sion
Cependant, Schällibaum a des doutes pour la suite de la saison. Le responsable actuel de la formation au FC Bâle sait à quelle vitesse les choses peuvent aller, surtout à Sion. Il a lui-même été entraîneur du club valaisan en 2006, mais avait été licencié après seulement quatre matches.
Par exemple, Schällibaum n'a pas apprécié ce qu'il a vu mercredi dernier lors du match contre Saint-Gall: "Vous perdez 0-2 face à Saint-Gall et le premier à descendre à côté du banc, c'est le président. Quand il est là, la pression est énorme. (...) Je trouve cela dommage. Le Valais est un si beau canton, avec beaucoup d'enthousiasme pour le football. Pourquoi ne peut-on pas faire confiance à l'entraîneur, même s'ils perdent un match ou deux?"
Après deux défaites consécutives de Sion, Schällibaum craint que la relation de confiance entre Constantin et Henchoz ne s'effondre déjà: "Elle a commencé avant le match contre Saint-Gall, quand Constantin a dit qu'il n'y avait pas de dynamisme à l'entraînement. Alors, tu mines encore une fois le coach."
"Si les résultats ne sont pas bons, il est impossible."
Pour l'entraîneur de 57 ans, si les Sédunois venaient à rater leurs prochaines sorties, il ne pressent rien de bon pour Henchoz. "Ce sera incroyablement difficile pour Stéphane", dit-il. "Quand on met tant de pression sur l'entraîneur (ndlr: en tant que président), il le ressent. (...) Et quand les joueurs sentent que l'entraîneur tremble, ils vont voir le président et lui disent qu'il faut le changer", ajoute-t-il.
"Il a une place importante en Valais. Et dans sa vie privée, il est aussi une grande personne, Christian (ndlr: Constantin). Mais quand il s'agit de football et que les résultats ne sont pas bons, il est impossible", finit par déclarer Marco Schällibaum.