Fabio Grosso Fabio Grosso: "Le temps est un mot difficile à prononcer"

vasc, ats

22.1.2021 - 14:04

Sion va un peu mieux. Les Valaisans n'ont plus perdu depuis quatre matches, après avoir obtenu trois matchs nuls (Servette, Zurich et Lugano) et cueilli une victoire (Vaduz). Surtout, son entraîneur Fabio Grosso semble commencer à trouver une équipe et une stabilité.

L'Italien, qui ne jure que par le travail, détaille à Keystone-ATS sa vision du métier avant le déplacement de Lausanne samedi (18h15) pour la reprise «officielle» de la Super League.

Fabio Grosso semble commencer à trouver une équipe et une stabilité au FC Sion.
Fabio Grosso semble commencer à trouver une équipe et une stabilité au FC Sion.
Keystone

Fabio Grosso, de quoi a besoin un entraîneur pour bien travailler ?

«(Il rigole) Une structure qui permette de soutenir les gens pour qu'ils puissent travailler sereinement. Le club doit être solide. Il ne suffit pas d'avoir des idées ou d'acheter des très bons joueurs. Cela se construit et je crois beaucoup au travail et au temps. Sauf que j'ai choisi une profession où le temps est un mot difficile à prononcer. Mais moi, je veux l'aborder ainsi. Je travaille à la fois comme si j'étais là pour plusieurs années, mais également comme si c'était le dernier jour.»

Tout ça, avez-vous le sentiment de l'avoir à Sion ?

«Il y a de la place pour travailler à Sion ! Je ne m'attarde pas trop sur comment sont les choses autour de moi. L'important, c'est qu'on puisse travailler. Parce que quand on ne peut pas le faire, tout est différent, comme cela a été le cas en fin d'automne avec les matchs qui s'enchaînaient. Pour structurer une équipe, l'entraînement est nécessaire. Il faut qu'on puisse faire des erreurs, de façon à les corriger petit à petit.»

Il semble que vous disposiez de plus de temps et de marge que vos prédécesseurs.

«Ce n'est pas une question que je me pose. Moi, j'aime travailler. Et dans mon esprit, je sais ce que je dois faire. Mais tout ça, ça ne vient pas d'un claquement de doigts. Alors, je donne beaucoup aux joueurs, je ne gère pas mon énergie pour donner tout ce que je peux sur le terrain.»

Quel est le projet que vous voulez porter avec cette équipe, maintenant que vous la connaissez mieux qu'au début ?

«Je veux toujours gagner. C'est une équipe qui se construit, qui change beaucoup. Le virus nous avait affaiblis. Le temps nous donnera la réponse sur ce qu'on pourra faire. Dimanche dernier (réd: 1-1 contre Lugano, avec une égalisation concédée à la 95e), nous avions tout fait pour remporter la victoire, c'est dommage. Mais nous devons réinsuffler de la confiance dans les têtes. Tous les joueurs vivent les choses différemment. Reste que j'aime bien jouer au foot. Je pense qu'il n'est pas difficile de faire des passes, faire du jeu. Mais dans un championnat, il faut être costauds et il faut poser des bases pour être solides. Et nous avons envie de faire les deux.»



Avez-vous l'impression que l'équipe est réceptive à votre discours ?

«L'équipe est très disponible. Le contingent est très large. Mais chacun montre une grande disponibilité et fait en sorte de tout donner chaque jour. Et puis moi, je suis payé pour faire des choix le dimanche.»

Vous appuyez-vous beaucoup sur certains leaders pour faire passer votre discours ?

«Dès qu'on est clair, on peut faire passer tous les messages. Mais cela dépend, parfois, je le fais directement, parfois je m'appuie sur certains joueurs. Il faut aussi choisir le bon moment pour dire certaines choses.»

Contre Lugano, Sion a proposé un pressing qui n'était pas habituel. Peut-on dire que c'est la première fois que l'on voit votre patte sur cette équipe ?

«Non, parce qu'on a vu lors des quatre premières journées une solidité. C'est ensuite que nous avons connu beaucoup de difficultés. Contre Lugano, nous avons eu le temps de travailler et nous avons montré de bonnes choses. Mais ce n'était pas le seul match dans lequel nous avons affiché une identité.»

Mais faut-il s'attendre à revoir cet aspect du jeu à chaque match ? Ou était-ce une manière de s'adapter à l'adversaire ?

«Lorsqu'on prépare un match, on le fait en ayant connaissance de l'adversaire. Mais nous cherchons à travailler avec notre propre identité. Et si on n'est pas costauds, alors on laisse des points.»

Comment voyez-vous le match contre Lausanne de samedi ?

«Ce sera très, très difficile. C'est une équipe qui nous a beaucoup bougé, que ce soit en amical de pré-saison ou lors du premier match en octobre (1-1). Il s'agit d'une équipe qui est en confiance. Mais nous sommes prêts à faire un grand match et on veut préserver notre invincibilité.»

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