Grasshopper n'a pas encore montré tout son potentiel en Challenge League. Mais les Sauterelles pointent en tête avant la reprise contre Stade-Lausanne-Ouchy vendredi (20h00/blue Zoom).
«Il ne faut pas oublier que GC n'a pas connu de saison fantastique depuis bien longtemps.» Lucide, João Carlos Pereira. L'entraîneur de Grasshopper occupe une position un peu bancale: le statut de son club, mais surtout son histoire récente (avec le rachat par un conglomérat chinois également propriétaire de Wolverhampton) ne lui offre pas beaucoup de marge dans une Challenge League qu'il doit dominer. Et même en étant premier, il doit composer avec l'exigence des suiveurs.
Après quinze matchs, GC est premier. Mais avec seulement deux unités d'avance sur Stade-Lausanne-Ouchy (qu'il reçoit vendredi) et Aarau et passablement de points égarés à l'automne, les Zurichois n'ont pas encore totalement convaincu. «Les résultats nous disent qu'on en fait assez pour obtenir la promotion, mais ils nous montrent aussi que nous devons être meilleurs pour avoir des résultats plus convaincants, considère le technicien portugais. Nous sommes conscients que c'est en étant réguliers et consistants que nous engrangerons des points. C'est un fait que nous ne sommes pas si bons à l'extérieur qu'à domicile. Mais nous sommes toujours dans un processus de développement.»
«Il fallait tout changer»
Grasshopper part en effet de loin, après la promotion totalement manquée en fin de saison dernière (3e au final). En changeant de propriétaire, le «Rekordmeister» a aussi vu son effectif largement bouger: des joueurs prêtés par Wolverhampton, des profils a priori supérieurs à la Challenge League (André Santos, Léo Bonatini, Cristian Ponde ou le jeune néerlandais Hicham Acheffay, arrivé mercredi) et plusieurs jeunes prometteurs du cru le composent.
«Parfois, il y avait seulement trois ou quatre joueurs sur le terrain qui étaient présents l'année passée, note Pereira. Et puis, il fallait tout changer: la mentalité, s'adapter à une équipe qui a du talent, lui apprendre à se battre à chaque match pour le gagner. On ne peut pas ne pas être satisfaits, mais il ne faut pas occulter que le chemin qu'il reste à faire. C'est une équipe qui grandit et il faut de la patience.» Même si la promotion n'est pas négociable.
Et la réception de Stade-Lausanne, dans ce qui a l'allure d'un choc, n'est pas de nature à atténuer l'ambition. «Nous n'avons aucunement peur et avons confiance en nous, jure l'ancien entraîneur de Servette. Nous voudrons seulement gagner. Mais nous savons que c'est une équipe solide et équilibrée. Elle n'est pas spectaculaire, mais compacte et très efficace en transition.» Pas de quoi en faire une excuse valable en cas de contre-performance.