La note artistique importe peu, seule la victoire compte: tel est le message délivré par Murat Yakin et Silvan Widmer à la veille des trois coups de la Suisse dans le tour préliminaire de l'Euro 2024.
«Nous avons cette semaine organisé un séminaire interne avec les joueurs. Nous sommes arrivés à une seule conclusion: il n'y a que les victoires qui vous font avancer!» A écouter les propos de Murat Yakin, la grande révolution n'est pas pour demain. Malgré l'humiliation du huitième de finale de la Coupe du monde, Murat Yakin restera cet entraîneur pragmatique qui ne recherche que l'efficacité quitte à dérouter parfois son monde.
Ce samedi dans le huis clos de Novi Sad face au Bélarus, le sélectionneur demandera de «faire preuve de patience face au bloc adverse et de bien défendre sur les balles arrêtées.» «Nous avons étudié le Bélarus lors de ses rencontres de l'an dernier en Ligue des Nations. Comme toutes les équipes, cette sélection peut être dangereuse si on la laisse jouer, explique-t-il. A nous d'imposer notre football, de gagner les duels en un contre un et de forcer la réussite dans la surface adverse.»
Trois pour une place
Breel Embolo sur le flanc – «sa blessure au genou s'est aggravée au fil des jours», précise Murat Yakin -, la Suisse devra évoluer avec un nouveau no 9 à Novi Sad. Qui tiendra le rôle du Monégasque, buteur à quatre reprises lors des six derniers matches officiels de la sélection? «Les jeux sont encore ouverts», glisse un Murat Yakin soucieux de ne pas dévoiler trop vite ses cartes.
Ils sont trois pour cette place de no 9. Entre Noah Okafor, présent à la Coupe du monde avec un temps de jeu limité toutefois à 45 minutes, le meilleur buteur de Super League Cedric Itten et Zeki Amdouni, remarquable avec le FC Bâle depuis le début de l'année, le choix que doit arrêter Murat Yakin n'est pas «simple». On veut croire toutefois que le sélectionneur cultive un petit penchant pour Amdouni...
«La page est tournée»
Avant cette rencontre de Novi Sad, Murat Yakin s'est rendu à Londres et à Manchester pour s'entretenir avec Granit Xhaka et Manuel Akanji. Il a également fait le voyage à Mayence pour une partie contre Mönchengladach qui lui a permis de rencontrer quatre de ses sélectionnés: Edimilson Fernandes, Silvan Widmer, Jonas Omlin et Nico Elvedi. Entretenir un tel contact avec les joueurs a sans doute aidé à panser les plaies du 6-1 contre le Portugal. «Il ne faut cependant pas regarder trop derrière soi», sourit toutefois Murat Yakin.
«La page est tournée» assure, pour sa part, Silvan Widmer, qui fut, faut-il le rappeler, le grand absent de ce huitième de finale en raison de cette maudite climatisation qui n'avait cessé de sévir lors de cette Coupe du monde. C'est son forfait qui avait incité Murat Yakin à opter pour une défense à trois.
Que l'on se rassure. L'Argovien est à nouveau opérationnel et la Suisse retrouvera ses fondamentaux à Novi Sad. «Cette campagne ne sera sans doute pas de tout repos. Nous serons parfois poussés hors de notre zone de confort, explique Silvan Widmer. Mais nous devons nous donner comme objectif de la maîtriser à la perfection.»