Le sélectionneur des Bleus Didier Deschamps a fustigé jeudi la «sortie médiatique irrespectueuse» du Directeur technique national (DTN) Hubert Fournier proposant un dispositif pour que les équipes de France préparent mieux les séances de tirs au but.
«Je trouve déplacé(e) la sortie médiatique du DTN, et je dirais même irrespectueuse. Pas par rapport à moi, mais à tous les entraîneurs nationaux, les gardiens de but, les analystes vidéos, des mecs qui font du boulot. On prépare les séances de penalties !», a tonné le technicien, qui présentait sa liste de 23 joueurs pour les matches contre l'Allemagne et le Chili.
«Ce n'est pas prévu au programme» qu'Hubert Fournier vienne parler des tirs au but aux Bleus lors du rassemblement qui commence lundi à Clairefontaine, a ajouté «DD».
Le DTN avait expliqué le 9 février sur RMC vouloir mettre en place un processus pour les séances de tirs au but, que les équipes de France ont régulièrement perdues ces dernières années. Les A ont perdu ainsi la finale de la Coupe du monde contre l'Argentine (3-3, 4 t.a.b. à 2) en 2022, les féminines en quarts de finale de leur Mondial contre l'Australie (0-0, 7 t.a.b. à 6) et les Bleuets la finale de la Coupe du monde U17 contre l'Allemagne en 2023 (2-2, 4 t.a.b. à 3).
Les sélectionneurs devront «proposer un scénario en essayant au maximum de contextualiser la séance de tirs au but», expliquait Fournier sur RMC.
«Un rapport de forces entre le tireur et le gardien»
«Mon passé de joueur me donne des infos, il est impossible de recréer la même situation sur un plan psychologique et athlétique dans une séance d'entraînement par rapport à un match avec une prolongation de 120 minutes. Nous la dernière, c'était 143 minutes» contre l'Argentine, a répliqué Deschamps.
Le sélectionneur admet qu'il a «pu utiliser le mot loterie» pour parler des tirs au but, mais «c'est un rapport de forces entre le tireur et le gardien de but». «Évidemment ça se prépare, tous les staffs, tous les analystes vidéos ont des datas, des stats sur qui tire où, mais ils peuvent changer au dernier moment», a complété le sélectionneur.
«Les féminines l'ont travaillé, répété, et cela ne les a pas pour autant amenées, malheureusement pour elles, à un succès en quart de finale. Ça peut se travailler, mais faire des séances là-dessus...» a-t-il soupiré.
«Je ne me suis pas senti attaqué», a précisé Deschamps. «Je fais en sorte de comprendre, d'être corporate. Je m'appuie énormément sur la DTN. Il y a peut-être de mauvaises intentions, et je ne vise pas spécialement le DTN, de certaines personnes, oui, c'est de notoriété publique, mais ce n'est pas gênant», a-t-il conclu, sans plus de précisions.