Jean-Pierre Nsame est noir, oui. Mais élevé au travers de différentes cultures, il ne veut accorder aucune importance aux problèmes de racisme: «Cela me fait rigoler.»
Né au Cameroun, arrivé en France enfant et adopté par une famille portugaise, l'attaquant a vécu à travers le métissage et le mélange des cultures. Pourtant, il a déjà été confronté au racisme. Une fois dans la rue, alors qu'il était avec son frère: «On s'est regardé et on s'est marré.» Ou sur un terrain de foot, à Porto, à l'automne dernier, alors qu'il s'apprêtait à tirer un penalty.
Reste que les soulèvements récents ne l'ont pas forcément motivé. «Je ne suis pas pour les mouvements populaires, précise-t-il. Pour moi, ce sont des causes perdues. Par le passé, cela n'a pas changé grand-chose.»
Au point d'être fataliste? «Le racisme, je l'ai vécu. Lorsque je l'ai subi, je me suis interrogé, dit-il. Mais au final, de mon point de vue, nous sommes tous de la même race. Je n'ai pas de frontière, je vois mon prochain comme un partenaire, pas comme un adversaire. Alors si je suis face à quelqu'un de raciste, j'accepte son point de vue et bon vent. Je n'aime pas me remplir de pensées négatives. En fait, je m'en fous.»