Jordan Lotomba Jordan Lotomba : «Il faut savoir garder les pieds sur terre»

ATS, par Laurent Ducret

22.3.2022 - 15:33

«J'attends mon heure!» Sûr de sa force que l'on devine tranquille mais sensible aux vertus de la patience, Jordan Lotomba retrouve cette semaine l'équipe de Suisse avec l'ambition de s'affirmer à moyen terme comme l'un de ses cadres.

Jordan Lotomba a pour but de devenir un pilier de l’équipe de Suisse.
Jordan Lotomba a pour but de devenir un pilier de l’équipe de Suisse.
Keystone

22.3.2022 - 15:33

Non retenu lors du glorieux rassemblement de novembre pour des raisons légitimes – «je ne traversais pas ma meilleure période à Nice», glisse-t-il -, l'Yverdonnois entend, cette fois, pleinement saisir sa chance. Il a été retenu par Murat Yakin dans le rôle de doublure comme latéral gauche derrière Ricardo Rordiguez alors qu'il est en passe de s'imposer sur le flanc droit de la défense niçoise aux dépens de l'international algérien Youcef Atal...

Une performance XXL

Mais Murat Yakin n'ignore pas que Jordan Lotomba peut jouer sur les deux côtés. Tout le monde se souvient de sa performance XXL sur le flanc gauche lors du succès 3-1 de la Suisse M21 contre la France le 19 novembre 2019 à Neuchâtel. Ce jour-là, il avait littéralement crevé l'écran. «Mais dans un rôle bien plus offensif», lâche-t-il.

Il jouait à l'époque aux Young Boys. Sous les couleurs bernoises, il avait été capable de tenir parfaitement sa place sur les deux côtés. «J'ai vécu trois belles années aux Young Boys, se souvient-il. J'ai gagné trois titres. Ces trois ans furent exceptionnels!»

Avec sa polyvalence, Jordan Lotomba peut croire qu'à 23 ans l'avenir lui appartient. Qu'il a même une chance de venir troubler le jeu à droite dominé pour l'instant par Silvan Widmer et par Kevin Mbabu. «J'avais été retenu pour l'Euro 2021 mais sans jouer une seule minute. Cela ne m'avait pas gêné. Je m'y attendais. Pour une première, il faut savoir garder les pieds sur terre. Aujourd'hui, j'ai envie d'aller à la Coupe du monde et de la jouer.»

Une énorme attente

Mais avant de songer à Qatar, il rêve d'une fin de saison en apothéose avec l'OGC Nice. Le club azuréen est à la lutte avec Marseille, Rennes et Strasbourg pour une qualification en Ligue des Champions.

Et, surtout, le 7 mai, Jordan Lotomba et ses coéquipiers disputeront à Paris la finale de la Coupe de France contre Nantes. «Nous vivons, c'est vrai, une très belle saison. La venue de Christophe Galtier a été déterminante, explique-t-il. Il est le meilleur entraîneur français. Il a su nous insuffler sa rage de vaincre.»

Jordan Lotomba a rejoint Nice à l'été 2020 une année après le rachat du club par Ineos. En deux ans et demi, le propriétaire britannique a donné une nouvelle dimension au club. «Nous avons réveillé le peuple de Nice, sourit Jordan Lotomba dont le contrat court jusqu'au 30 juin 2025. On sent un véritable engouement derrière l'équipe. La finale du 7 mai contre un club qui possède également des supporters très fervents s'annonce magnifique. A Nice, l'attente est énorme. Le club n'a plus gagné la Coupe de France depuis 25 ans.»

«Cela me fait mal»

Jordan Lotomba mesure sans doute sa chance de figurer dans le «bon» camp d'Ineos, de ne pas vivre les tourments du Lausanne-Sport, son ancien club, auxquels son propriétaire est bien incapable de faire face.

«Cela me fait mal de voir ce qui se passe à Lausanne, dit-il. J'ai grandi dans ce club à une période où nous devions composer avec des infrastructures bien trop vétustes. Aujourd'hui, elles sont parfaites. Mais c'est un peu l'histoire du Lausanne-Sport avec toutes ces promotions et ces relégations. Il faut désormais recommencer à zéro. Je crois le club capable de parfaitement rebondir.»

ATS, par Laurent Ducret