La présidente de la Fédération américaine de football Cindy Parlow Cone a dit espérer «harmoniser» les primes liées à la Coupe du monde pour les équipes masculine et féminine américaines. Ceci afin de régler le contentieux opposant l'instance aux joueuses de l'équipe nationale.
Dans une lettre ouverte adressée aux supporters américains, Cindy Parlow Cone a expliqué «avoir invité les joueurs et joueuses ainsi que les deux Associations de joueurs à rejoindre la Fédération américaine afin de négocier pour trouver ensemble une solution qui harmonise les primes liées à la Coupe du monde versées à l'équipe masculine et à l'équipe féminine».
La question de ces primes a constitué un volet important du procès intenté par l'équipe féminine américaine en 2019, et notamment porté par la star Megan Rapinoe, accusant la Fédération de «refuser obstinément» de payer ses joueuses et ses joueurs de manière équitable.
Un juge fédéral a rejeté leur accusation de discrimination salariale, mais les joueuses ont fait appel.
La Fédération se défend en avançant que les inégalités proviennent de la FIFA, qui verse des primes différentes lors des tournois masculins et féminins, et qui «contrôle seule ces fonds» selon Mme Parlow Cone.
La FIFA a par exemple octroyé une prime de plus de 32 M EUR à la France lors de son succès planétaire en 2018 chez les hommes, alors que seulement 3,4 M EUR ont été versés aux Américaines lors de leur titre mondial de 2019. Et les joueurs américains, éliminés en huitièmes de finale en 2014, avaient reçu 4,5 M EUR, alors que leurs homologues féminines n'avaient perçu que 1,45 M EUR pour avoir remporté leur compétition.
Face à ces inégalités, Cindy Parlow Cone a expliqué vouloir réunir les deux équipes pour «repenser la manière dont nous avons fait les choses dans le passé» et «trouver collectivement une solution».
Une porte-parole de l'équipe féminine a déclaré que la lettre de Mme Parlow Cone montrait que la Fédération «reconnaissait enfin qu'elle paie moins les femmes que les hommes et qu'elle doit corriger cette inégalité en mettant en place une convention collective instaurant une rémunération équitable et en solutionnant le procès en cours».
La star Megan Rapinoe, engagée de longue date dans ce combat, s'était rendue en mars devant le Congrès puis à la Maison-Blanche pour témoigner des inégalités salariales entre hommes et femmes.