Coupe du monde dames La menace de l'écran noir plane toujours

AFP

19.5.2023 - 09:17

A soixante jours de la Coupe du monde dames, l'imbroglio entre la FIFA et les diffuseurs dans plusieurs pays européens dont la France se poursuit. Les négociations s'enlisent faute d'accord financier, menaçant la diffusion de la compétition.

Gianni Infantino et la FIFA refusent de «sous-estimer la valeur de la Coupe du monde féminine».
Gianni Infantino et la FIFA refusent de «sous-estimer la valeur de la Coupe du monde féminine».
Keystone

Keystone-SDA, AFP

La FIFA, organisatrice de l'édition en Australie et Nouvelle-Zélande du 20 juillet au 20 août, le répète depuis des mois: elle ne veut pas brader sa compétition et juge les propositions encore insuffisantes.

«Si les offres continuent à ne pas être équitables (envers les femmes et le football féminin), nous serons contraints de ne pas diffuser la Coupe du monde féminine de la FIFA dans les cinq grands pays européens», a lancé le président de l'instance, Gianni Infantino, début mai sur Instagram.

Ne pas sous-estimer

«Les offres des diffuseurs, principalement dans les cinq grands pays européens, sont toujours très décevantes et tout simplement inacceptables», a insisté le dirigeant suisse, évoquant l'Allemagne, l'Espagne la France, l'Italie et le Royaume-Uni. Or, a-t-il poursuivi, «nous avons l'obligation morale et juridique de ne pas sous-estimer la valeur de la Coupe du monde féminine».

L'enjeu est d'autant plus important pour l'organe de gouvernance mondiale du ballon rond que les revenus générés par les droits médias du Mondial seront réinvestis à 100% dans le développement du football féminin, assure une source proche de l'instance. «Pour développer le foot féminin, c'est nécessaire de recevoir plus d'argent, même si ce n'est rien par rapport aux hommes», souligne-t-elle.

Contrairement aux Etats-Unis, au Canada, au Brésil ou aux Pays-Bas, la situation reste bloquée en Allemagne, en Italie, Espagne et en France, même si les «négociations se poursuivent» entre les diffuseurs de ces pays et la FIFA, selon cette source, «optimiste» sur l'issue car il reste «du temps». A ce stade, un accord a été signé dans 155 pays.

Une gifle

«Alors que les diffuseurs paient 100 à 200 millions de dollars pour la Coupe du monde de la FIFA masculine, ils n'offrent que 1 à 10 millions de dollars pour la Coupe du monde de la FIFA féminine. C'est une gifle pour toutes les grandes joueuses de la Coupe du monde féminine de la FIFA et, en fait, pour toutes les femmes du monde», a fustigé Infantino.

Ce manque d'intérêt tiendrait avant tout à la zone géographique de la compétition, organisée pour la première fois en Océanie, et donc au décalage horaire, qui refroidit les chaînes. Autre préoccupation pour les diffuseurs: la compétition se tient au coeur de l'été, plus tardivement que d'habitude (l'été dernier, la finale de l'Euro féminin, organisée en Angleterre, était programmée le 31 juillet, trois semaines plus tôt que la finale du Mondial à venir). Une période creuse en termes de revenus publicitaires.