Déconsidéré après ses échecs sur les bancs du Paris Saint-Germain et d'Arsenal, Unai Emery a retrouvé un projet gagnant à la tête de Villarreal.
Le «sous-marin» jaune est auteur d'un début de saison canon et opposé au leader de Liga, la Real Sociedad, dimanche (21h00) pour 11e journée.
Dans le carré de tête en Liga avec une seule défaite en dix matches depuis le début du championnat, leader de son groupe en Ligue Europa avec un presque sans-faute (3 victoires et un nul en 4 matches), le «Sous-marin jaune» surnage en ce début de saison et tend à retrouver son meilleur niveau du début des années 2000.
Après ses échecs à l'étranger, Emery (49 ans) est revenu en Espagne, là où il a connu ses premiers grands succès en tant qu'entraîneur, pour regagner en confiance.
A Paris (2016-2018), Emery avait été l'entraîneur qui dirigeait le PSG lors de la fameuse «remontada» subie contre le FC Barcelone en 8e de finale retour de Ligue des champions en 2017 (4-0, 1-6).
A Arsenal (2018-2019), le Basque avait été embauché avec la lourde mission de succéder au légendaire entraîneur français Arsène Wenger, qui avait passé 22 ans sur le banc des Gunners... mais n'a duré qu'une saison et demie.
«Je cherche la stabilité»
C'est donc à Villarreal, près de Valence, que le volubile Emery a relancé sa carrière d'entraîneur l'été dernier, en signant pour trois saisons.
Après avoir raflé trois Ligues Europa consécutives avec Séville entre 2014 et 2016, lui permettant d'avoir le plus beau palmarès d'entraîneur de l'histoire de la C3, Emery semble s'épanouir à nouveau dans un club espagnol de dimension similaire qui lui permet de poursuivre son histoire d'amour avec la «petite» coupe d'Europe.
Sa méthode ? Un cocktail de confiance et de talent, et une dose d'irrévérence, dans un championnat où les mastodontes FC Barcelone, Atlético Madrid ou Real Madrid disposent de moyens d'une tout autre ampleur.
C'est ce qui a d'ailleurs permis à ses joueurs de décrocher le nul (1-1) face aux hommes de Zinédine Zidane le week-end dernier.
«Ce que je cherche, c'est de la stabilité. Je veux que l'on gagne en crédibilité et en confiance. On suit notre chemin, mais les objectifs de confiance en nous-mêmes que je souhaitais atteindre, on les atteint. On est sur le bon chemin, l'équipe grandit à chaque étape franchie», a salué Emery en conférence de presse d'après-match, samedi.
«Attentes» et «enthousiasme»
Emery a permis à Villarreal de tourner en douceur la page du petit meneur de jeu Santi Cazorla, parti rejoindre son ex-compagnon de sélection Xavi au club qatarien d'Al-Sadd cet été, tout en s'appuyant sur les prometteurs jeunes talents du club (Pau Torres, Samu Chukwueze...) et sur des tauliers de calibre international, comme Paco Alcacer ou Gerard Moreno.
Sous l'égide d'Emery, qui l'a complètement relancé, Moreno est même devenu le meilleur buteur de Liga depuis le confinement du printemps dernier (12 buts en 18 matches), devant des stars comme Luis Suarez et Karim Benzema, se rendant indispensable en équipe d'Espagne.
«Je comprends que tout cela génère de l'enthousiasme et des attentes... On est bien placé (...), l'équipe progresse, mais il nous reste encore beaucoup à faire. Les candidats pour le titre (en Liga) sont le Real Madrid, le Barça et l'Atlético. Puis il y a des équipes comme la Real Sociedad ou nous, qui commençons à grandir d'une manière qui peut nous amener à rêver, et on se doit de le corroborer (ce nouveau statut)», a expliqué Emery en conférence de presse.
Après avoir tenu bon contre le Real Madrid, c'est un autre test qui attend Unai Emery dimanche (21h00) sur le terrain du leader de Liga, la Real Sociedad, à quelques kilomètres de sa ville de naissance, Fontarrabie, pour prouver que le «Sous-marin jaune» a bien émergé, et qu'il est de retour parmi les grands.