Ligue des nations La Suisse forcée à l'exploit pour ne pas chuter

ATS

9.11.2020

Ce sont trois matches qui peuvent dire beaucoup de l'avenir de l'équipe de Suisse. En affrontant la Belgique en amical mercredi, puis l'Espagne et l'Ukraine (samedi 14 et mardi 17) en Ligue des nations, la sélection de Vladimir Petkovic peut décider du destin qu'elle veut donner à ses prochains mois.

Vladimir Petkovic : "L'objectif est de bâtir une bonne équipe en vue de l'Euro."
Vladimir Petkovic : "L'objectif est de bâtir une bonne équipe en vue de l'Euro."
Keystone

Heureusement pour l'équipe nationale, l'Euro 2021 ne dépendra pas de ce rassemblement-là. La Suisse connaît depuis près d'un an le groupe auquel elle sera confrontée en juin (Turquie, Italie et Pays de Galles) et l'unique chose qu'elle puisse faire est de profiter de cette fin d'automne pour préparer au mieux ces échéances. Vladimir Petkovic le répète d'ailleurs à chacune de ses conférences de presse, et cela n'a pas manqué vendredi passé: «Bien sûr, quand je regarde le déroulement de la Ligue des nations, je ne suis pas content des résultats. Mais l'objectif est de bâtir une bonne équipe en vue de l'Euro.»

La première partie de la phrase demeure capitale. Avec seulement deux points en quatre rencontres de Ligue des nations (les deux nuls contre l'Allemagne), la Suisse est dos au mur. «Nous avons besoin de quatre à six points sur ces deux matchs, même si ce ne sera pas facile car l'Ukraine a réalisé une surprise en battant l'Espagne en octobre (1-0)», a souligné un sélectionneur conscient de l'ampleur de la tâche. «Nous devons être optimistes et réalistes. Oui, nous voulons dominer chaque adversaire, mais il est possible que la Suisse ne s'impose pas contre l'Espagne et contre l'Ukraine, qui sont des adversaires de top niveau.»

La Ligue B ou un exploit bienvenu

L'enjeu direct est de se maintenir dans cette Ligue A. Et l'équipe nationale n'a pas d'autre choix que de performer face à ces deux équipes: un nul contre l'Espagne et un succès devant l'Ukraine pourraient «suffire» à éviter la relégation. Même s'il est permis de relativiser. La Suisse est adossée à un mur qui n'est pas bien haut. Il existera toujours une échappatoire: ce n'est «que» la Ligue des nations.

Il y a donc deux options: accepter d'escalader ce petit mur, d'être reversé en Ligue B et d'y passer la prochaine édition. Pourquoi pas, à vrai dire, même s'il faudrait plutôt affronter des adversaires de «deuxième division» européenne (comme la Roumanie, République Tchèque, Hongrie, Irlande, etc.), plutôt que l'élite. Ou alors affronter la réalité et réaliser deux performances qui légitimeraient ce maintien en Ligue A.

Ce qui, au passage, serait particulièrement bienvenu à l'heure où la Suisse joue aussi sa place lors du tirage au sort des qualifications pour la Coupe du Monde 2022, lequel aura lieu le 7 décembre prochain. A l'heure actuelle, Granit Xhaka et ses coéquipiers ne se situent pas parmi les dix meilleures équipes européennes et seraient donc placés dans un deuxième chapeau de tous les dangers (il y aura seulement treize qualifiés du Vieux-continent).

«Entre un maintien en Ligue A et le premier pot, je choisis les deux, a suggéré Petkovic vendredi. Pour moi, le plus important est de faire six points et avec cela, les deux objectifs seraient vraisemblablement remplis. Nous devons être optimistes et tout faire pour y parvenir.» C'est dire si ces dix prochains jours peuvent avoir un caractère décisif. En clair, il importe vraiment de gagner des matchs, ce que la Suisse n'a plus fait depuis son déplacement à Gibraltar (6-1) il y a un an.

Densité offensive

Voilà pour le «Quoi?». Le «Comment?» est une autre question, qui laisse la place au débat. Cet automne, l'équipe nationale a présenté plusieurs visages: très audacieuse en septembre en Ukraine et contre l'Allemagne, souvent prudente et sans solution en Espagne et très ouverte au point d'enchaîner exploits offensifs et erreurs défensives en Allemagne en octobre. Le 3-3 de Cologne a permis au moins de retrouver cette capacité à se créer et à transformer ses occasions à laquelle aspirait Petkovic.

C'est un modèle à reproduire, d'autant plus que la Suisse se présentera avec une certaine densité offensive pour ces trois prochains matches: Xherdan Shaqiri, Haris Seferovic, Mario Gavranovic, Breel Embolo, Admir Mehmedi, Ruben Vargas ou encore Renato Steffen sont autant d'éléments capables de figurer sur la ligne d'attaque. Même si c'est surtout le retour en forme progressif du premier avec Liverpool qui est de nature à donner du crédit à la théorie de «l'exploit». Force est donc d'admettre qu'il y a de l'enjeu: cela peut servir à la Suisse, notamment en vue de l'Euro.

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