Le bras de fer se durcit entre le FC Barcelone et Lionel Messi. L'Argentin a boycotté la séance de dépistage du COVID auquel devaient se soumettre les joueurs du club catalan dimanche.
Confirmé par des sources proches du club, ce «no show» précipite un peu plus le divorce entre la légende argentine et son club de toujours qu'il entend quitter. Le reste de l'effectif a répondu présent, y compris son ami Luis Suarez, également donné partant, ont constaté des journalistes.
Le numéro 10 et capitaine blaugrana a annoncé aux dirigeants mardi qu'il souhaitait rompre son contrat avec le club. Il y avait débarqué à l'âge de 13 ans pour en devenir le plus grand joueur de son histoire, remportant quatre Ligues des Champions et dix championnats d'Espagne.
«Pour le capitaine barcelonais, comme il l'a communiqué dans le courrier de mardi dernier, son engagement avec le FC Barcelone est terminé» et il se considère libéré de toute «obligation de se présenter aux examens» ou «aux entraînements», résume «Marca». «Il ne fait plus partie de la famille blaugrana. Il a mis fin à une aventure qui aura duré 20 ans», poursuit le journal le plus vendu d'Espagne, sur son site.
«Plus d'huile sur le feu»
Lassé par une saison cauchemar, entre résultats sportifs décevants et scandales à répétition, Messi a communiqué mardi par Burofax (un type de courrier recommandé qui a valeur de preuve devant la justice) qu'il souhaitait «unilatéralement» mettre fin à son contrat. L'Argentin souhaite en activer la clause 24, qui lui permet de partir librement chaque été... à condition de l'invoquer avant le 10 juin.
Mais devant le caractère atypique de cette saison interrompue par la pandémie entre mars et juin, le clan Messi considère que cette clause est toujours valide. Messi ne se considère donc plus comme membre de l'effectif du nouveau coach Ronald Koeman (nommé le 19 août), dont il devrait sans nul doute bouder la première séance d'entraînement lundi. Son absence n'a pas surpris en Espagne.
«Il ne se présente pas», titrait dimanche le quotidien sportif catalan «Mundo Deportivo» ce dimanche, lettres blanches sur fond noir, avec une grande photo de «Leo» Messi seul dans un Camp Nou vide. «En rébellion», affichait «Marca». «Plus d'huile sur le feu» résume «L'Esportiu».
Et la prochaine étape ?
Pourtant, malgré cette posture rigide, d'après la presse espagnole, Messi aimerait éviter une sortie par la petite porte et un conflit trop violent. Il souhaiterait négocier les termes de son départ avec la direction pour partir avec les honneurs dus à la légende qu'il est et restera au Barça. Le président Josep Maria Bartomeu s'est dit prêt à mettre sa démission dans la balance si Messi s'engageait publiquement à rester, selon la presse.
Mais Bartomeu a prévenu que si le club devait négocier, ce ne serait que pour parler de la prolongation de la star argentine, par pour parler de son départ, ont rapporté les médias spécialisés catalans. Le Barça semble également avoir intérêt à ce que la situation ne s'envenime pas, car la bataille juridique sur la clause 24 pourrait durer des mois.
Des mois durant lesquels Lionel Messi risquerait de se retrouver bloqué à Barcelone, tant que le club ne sera pas prêt à négocier une baisse de son astronomique clause de libération de 700 millions d'euros, en attendant, peut-être un transfert.
Dans un communiqué dimanche, la Liga a semblé donner raison au Barça, jugeant que «le contrat est actuellement en vigueur et possède une clause libératoire». De plus, elle ne «procédera pas à la résiliation de la licence du joueur tant que celui-ci n'aura pas payé le montant de cette clause».
Concrètement, Messi ne pourra pas quitter le Barça de façon unilatérale tant qu'il n'aura pas payé sa clause libératoire.
Peu de clubs ont les moyens financiers et l'ambition sportive suffisante pour attirer Messi, dont le salaire actuel est estimé à 60 millions d'euros brut par le magazine Forbes, 100 millions avec les primes.
Entraîné par l'ancien blaugrana Pep Guardiola, Manchester City est donné favori. Le PSG et l'Inter Milan sont également cités comme destinations possibles.