Il le reconnaît, il l'admet et il le revendique. «Oui, Lugano est une équipe ch.... à jouer», affirme sans détour Olivier Custodio.
L'ancien capitaine du Lausanne-Sport est l'un des rouages essentiels dans l'organisation en 3-5-2 des Tessinois qui fait merveille depuis cet été. Invaincu lors de ses 14 derniers matches – la dernière défaite fut un 3-0 concédé à Berne le 5 juillet devant les Young Boys sur notamment deux... autogoals d'Eloge Yao – le FC Lugano entend consolider ce dimanche à Genève face au Servette FC son fauteuil de leader. Les Tessinois n'avaient plus occupé ce rang depuis... dix-neuf ans avec une équipe dirigée alors par le regretté Roberto Morinini et emmenée par Kubilay Türkyilmaz, Julian Hernan Rossi, Christian Gimenez, Ludovic et Joël Magnin. Aujourd'hui, l'équipe est sans doute moins glamour mais elle est tout aussi redoutable.
«Ce classement est flatteur, mais il n'est pas surprenant, souligne Olivier Custodio. Nous sommes très solides sur le plan défensif. Il n'est pas aisé de marquer contre nous. Surtout, l'équipe n'a pas été bouleversée avant la reprise du championnat en septembre.» Le demi tient à souligner les mérites de Maurizio Jacobacci. Intronisé il y a treize mois, celui qui a sauvé le FC Sion de la relégation en 2018 a eu l'intelligence de s'inscrire dans la continuité de son prédécesseur Fabio Celestini.
La seconde jeunesse d'Alexander Gerndt
Maurizio Jacobacci témoigne, surtout, d'une confiance sans limite envers Alexander Gerndt. A 34 ans, le Suédois personnifie à merveille ce Lugano clinic. C'est lui qui a inscrit contre Lucerne le 19 septembre le premier but de la saison après 20 minutes de jeu pour placer les Tessinois sur les bons rails. C'est lui aussi qui a marqué l'un des plus beaux buts de l'année le 26 septembre lors du 2-2 à Zurich. Ce soir-là, les Tessinois avaient arraché l'égalisation dans le temps additionnel par Stefano Guidotti en infériorité numérique. Un tel scénario traduit bien la résilience de cette équipe.
Une équipe dont le président Angelo Renzetti ne colle pas à la réputation «sulfureuse» qu'il traîne. «Je suis au club depuis deux ans et demi. Je ne l'ai jamais vu s'immiscer dans la gestion de l'équipe», glisse Olivier Custodio pour bien souligner la normalité de son président qui peut trancher avec l'interventionnisme que l'on peut remarquer de l'autre côté des Alpes.
Avec la pandémie du coronavirus qui impose le huis clos, Olivier Custodio et ses coéquipiers ne peuvent pas mesurer pleinement l'engouement suscité par ce début de saison réussi. «J'ai le sentiment que nos tifosi ne s'enflamment pas. Nous non plus d'ailleurs. Le titre n'est pas l'objectif que nous poursuivons.» Peut-être mais l'histoire que Maurizio Jacobacci et ses joueurs sont en train d'écrire est belle.