L'Iran a de nouveau refusé mercredi à des femmes l'entrée d'un stade de football pour assister au match entre les équipes nationales de leur pays et du Liban, ont rapporté des médias iraniens.
Le match, remporté par la sélection iranienne 2-0, s'est déroulé au stade Imam Reza de la ville de Mashhad, dans le nord-est du pays.
«Environ 2000 femmes iraniennes, qui avaient acheté des billets pour le match Iran-Liban, étaient présentes dans le périmètre du stade Imam Reza, mais n'ont pas pu entrer dans le stade», a indiqué l'agence de presse ISNA. «Pour ce match, 12'500 billets avaient été vendus, dont 2000 pour des femmes», a ajouté l'agence de presse.
«Je m'excuse que beaucoup de gens n'aient pas pu entrer dans le stade et regarder le match de football entre les équipes nationales d'Iran et du Liban», a déclaré Mohsen Davari, gouverneur de Mashhad, à la télévision publique iranienne IRIB. «Malheureusement, il n'a pas été possible à un grand nombre de personnes à l'extérieur d'entrer dans le stade», a-t-il ajouté.
Les femmes iraniennes ont été autorisées à assister en janvier à un match de football de l'équipe nationale pour la première fois en près de trois ans lors des éliminatoires de la coupe du monde entre l'Iran et l'Irak. Depuis 40 ans, la république islamique interdit généralement aux spectatrices d'assister à des matchs de football.
Demande de la FIFA
Les religieux, qui jouent un rôle majeur dans la prise de décision, soutiennent que les femmes doivent être protégées de l'atmosphère masculine et de la vue des hommes en tenue de sport, et dont le corps est donc partiellement visible. L'instance dirigeante du football mondial, la FIFA, a ordonné à l'Iran en septembre 2019 d'autoriser l'accès des femmes aux stades sans restriction.
La directive de la FIFA de 2019, qui menace de suspension l'Iran, était intervenue après la mort d'une supportrice qui s'était immolée par le feu de peur d'être emprisonnée pour avoir tenté d'assister à un match. En 2018, elle avait arrêtée alors qu'elle tentait d'entrer dans un stade habillée en garçon. Sa mort avait déclenché un tollé et beaucoup avaient appelé à ce que l'Iran soit interdit de compétition.
La FIFA faisait pression depuis des années pour que l'Iran ouvre ses stades aux femmes, mais Téhéran n'avait, jusqu'en 2019, autorisé qu'un nombre limité à des femmes d'assister à des matches.