L'Etat de Sao Paulo, le plus peuplé du Brésil avec 46 millions d'habitants, a durci encore ses mesures restrictives pour faire face au «moment le plus critique» de la pandémie de Covid-19. Un couvre-feu de 15 jours et l'interruption du championnat régional de football ont été décrétés.
Un couvre-feu de 20h00 à 5h00 sera en vigueur du 15 au 30 mars, dans cet Etat qui est le poumon économique du pays. La semaine dernière, le gouverneur Joao Doria avait déjà fait passer à nouveau son Etat en «phase rouge», ne tolérant que les «activités essentielles», liées à la santé, l'alimentation ou les transports publics.
Désormais, à partir de lundi, les cultes religieux sont interdits, les élèves de certaines écoles publiques ont été mis en vacances anticipées.
«La pandémie se répand de façon beaucoup plus rapide et la capacité de nos hôpitaux commence à être compromise. Certains sont déjà saturés, avec 100% d'occupation des lits» en soins intensifs, a révélé en conférence de presse Jean Gorinchteyn, secrétaire à la Santé de l'Etat de Sao Paulo. L'occupation moyenne de ces unités dans les hôpitaux est de 87,6%, a-t-il précisé.
Le «Paulistao», championnat régional de Sao Paulo, va aussi s'arrêter pendant deux semaines, alors que trois des 12 journées de la première phase ont déjà été jouées. Cette mesure concerne notamment Palmeiras, qui a remporté fin janvier la Copa Libertadores, équivalent sud-américain de la Ligue des Champions européenne.
Les entraînements seront toutefois autorisés. L'an dernier, le «Paulistao» avait déjà été interrompu de mars à juin, tout comme d'autres tournois régionaux, tandis que le championnat national n'avait pu débuter qu'en août, avec quatre mois de retard.
L'Etat de Sao Paulo est le plus endeuillé du Brésil, avec 62'570 décès dus au Covid-19, même si le nombre de morts pour 100'000 habitants est moins élevé que dans l'Etat de Rio de Janeiro voisin (136 pour 100.000, contre 196 pour Rio).
Le gouverneur Doria préconise des mesures de restriction depuis le début de la pandémie, ce qui lui a valu de nombreuses passes d'armes avec le président Jair Bolsonaro, opposé à toute fermeture des activités économiques au nom de la préservation de l'emploi.