A l'occasion de l'émission "ADN, de l'ombre à la lumière" diffusée sur Teleclub, Pascal Zuberbühler est revenu sur sa riche carrière. L'ancien gardien de l'équipe de Suisse a notamment expliqué ses échecs en Allemagne et en Angleterre. Et les raisons sont plutôt insolites.
Ancien portier à succès de la Nati (51 sélections), de Grasshopper et du FC Bâle notamment, Pascal Zuberbühler s'est longuement confié pour Teleclub sur sa carrière. Longue de vingt saisons, cette dernière regorge forcément d'anecdotes. Le natif de Frauenfeld en a dévoilé quelques unes à l'occasion de l'émission "ADN, de l'ombre à la lumière".
Le Suisse de 49 ans est ainsi revenu sur ses passages au Bayer Leverkusen (juillet à décembre 2000) et du côté de West Bromwich (juillet 2006 à février 2007). Des expériences mitigées.
"J'avais la chance de rejoindre Leverkusen, le deuxième top club allemand derrière le Bayern. L'entraîneur Christoph Daum voulait alors absolument me faire signer, ce qui était magnifique pour moi", s'est d'abord remémoré le Thurgovien. "Bâle m'avait alors prêté pour une saison pour un chiffre très, très élevé pour cette époque (ndlr: 1,5 millions de francs). J'avais évidemment saisi cette occasion avec l'espoir de me faire repérer par un autre club de Bundesliga."
"Le coach avait des problèmes de drogue"
Les choses ne s'étaient toutefois pas passées comme prévu pour Zubi en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. "Après 6-7 matches, le coach avait malheureusement dû partir aux Etats-Unis car il avait des problèmes de drogue! Le premier match après son départ, j'étais toutefois encore le gardien numéro un, mais j'avais pris un carton rouge. Lors de ma suspension, mon remplaçant n'avait pas pris de but et avait donc eu la confiance de Rudi Völler, le nouvel entraîneur. Sans mon mentor, je m'étais ainsi retrouvé sur le banc."
Insuffisant néanmoins pour décourager l'ancien international suisse. Ce dernier avait alors travaillé d'arrache-pied et une seconde chance lui avait été offerte.
"L'entraîneur des gardiens avait organisé un camp avec les trois portiers lors duquel nous avions travaillé très, très dur. Il voulait voir qui avait la tête pour devenir numéro un", s'est-il rappelé. "J'avais alors mis mon cerveau sur 'off'. Je m'entraînais tous les matins dès 6h et j'enchaînais jusqu'à quatre séances par jour. Le coach nous faisait même nous entraîner sur du béton afin de voir qui était assez fou pour plonger là-dessus. J'avais fini par gagner... Le problème est qu'ensuite j'avais joué de manière catastrophique (rires)!"
Six ans après ce passage en Bundesliga, Pascal Zuberbühler avait mis le cap sur l'Angleterre. Une véritable consécration.
"Pour moi, c'était LE rêve de rejoindre West Brom. Il y avait mon idole, Bryan Robson. C'était tellement extra... mais c'était aussi la folie (rires)! Après 8-9 matches, ça marchait bien puisque nous étions troisièmes. Mais, lors d'un dîner avec le club, l'entraîneur avait trop bu et avait cassé des bouteilles! Il s'était alors fait virer sur le champ", s'est souvenu Zubi.
"Zubi, je ne veux plus travailler avec toi"
Assistant de Bryan Robson, Nigel Pearson avait alors temporairement pris les rênes de l'équipe. "Nous avions joué cinq matches magnifiques avec lui, mais le club voulait un nouveau nom. Un nouvel entraîneur avait donc débarqué. Mais, directement après le premier entraînement, il avait convoqué trois joueurs dans son bureau. Il ne voulait plus travailler avec nous car nous avions signé avec l'ancien coach", a regretté l'ancien dernier rempart de Fulham.
Avant d'expliquer les tensions palpables et récurrentes avec le nouveau manager. "J'avais refusé de partir et j'avais dit: 'Tony Mowbray, je vais te montrer que je suis bien ici!" Il avait toutefois refusé de me laisser m'entraîner avec la première équipe. J'avais alors enchaîné les sessions individuelles en sachant qu'un jour l'entraîneur aurait besoin de moi. Ce moment est arrivé lors d'un derby contre Wolverhampton. Les deux premiers gardiens étant blessés, le coach était alors venu me demander de jouer. Nous avions gagné 2-0 et tout le monde était content. Le lendemain matin, j'étais convoqué dans le bureau de l'entraîneur. 'Zubi, je ne veux plus travailler avec toi car j'ai déjà signé un autre gardien', m'avait-il dit! C'était alors la première fois de ma carrière que j'avais dit quelque chose de très clair et très direct à un entraîneur. Après cela, les choses étaient claires et j'ai signé à Neuchâtel Xamax."
C'est d'ailleurs à la Maladière que Pascal Zuberbühler a vécu ses dernières belles émotions sportives avec l'inauguration du nouveau stade et la promotion en Super League. Suffisant toutefois pour effacer Tony Mowbray de son esprit? Pas sûr...